mercredi , 1 mai 2024
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La mouvance Ravalomanana se montre plus réservée devant l’initiative de la France menée par le Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie. Cette opération de médiation vise à faire une même proposition de schéma de sortie de crise aux quatre mouvances qui pourrait ne concerner que deux. Fetison Andrianirina insiste sur la gestion mutuelle de la transition et des élections.

Sortie de crise : les mouvances encore réticentes à la proposition de la France

Est-ce un rendez-vous manqué ou une visite à l’improviste que Marc Ravalomanana n’a pas forcément apprécié, en tout cas, la rencontre avec Alain Joyandet ne figurait pas sur l’agenda de l’ancien président. Fetison Andrianirina  chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana a rapporté que la France propose comme solution à la crise malgache l’organisation mutuelle d’une élection. « Les trois mouvances ne sont pas contre l’idée que seule l’élection peut nous mener vers la nouvelle république, mais cette élection doit être gérée de manière inclusive », confirme-t-il.

Selon Fetison Andrianirina, la crise est loin d’être finie puisque le régime en place n’est pas reconnu par la communauté internationale ni par une partie des malgaches. « Ce sont les quatre mouvances qui doivent gérer cette transition pour que nous puissions mettre en place un pouvoir stable, affirme-t-il. Devant l’imminence des sanctions économiques, il faut persuader les autorités de fait à revenir au consensus ».

L’hypothèse d’une résolution à deux entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina est à nouveau remise sur le tapis. La HAT regrette en effet que l’implication des deux autres anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy complique l’équation. L’autorité de fait veut bien d’un gouvernement d’union nationale mais en élargissant l’actuelle équipe de Camille Vital, anciennement de Monja Roindefo.  Vu que de tel élargissement a déjà eu lieu à l’annonce de ce gouvernement d’ouverture, le mieux sera pour la mouvance Rajoelina de couper le gâteau en deux.

Diviser les trois mouvances pour régner, la mouvance Rajoelina ne peut que tirer bénéfice de voir le camp de Ravalomanana se désolidariser des mouvances Zafy et Ratsiraka. Au sein du gouvernement d’union nationale ou d’une autre institution, la HAT ne sera pas en minorité. Ainsi, ce serait à la mouvance Ravalomanana d’inclure ses deux autres alliés à moins que ces derniers fassent désormais partie de ce que l’on appelle « autres sensibilités ». Le camp du président évincé risque de se mettre à dos l’Union Africaine qui ne jure que sur l’application des accords de Maputo et d’Addis Abeba.

La mouvance Rajoelina n’est pas pour autant très avantagée par la proposition française formulée par Alain Joyandet. Paris s’en tient certes à deux faits majeurs qui sont intégrés dans la charte de Maputo, à savoir la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et le fait que Andry Rajoelina soit maintenu président de la transition. Par contre, la France demande à ce que la HAT renonce à organiser une élection des députés de l’Assemblée constituante au mois de mai 2010. Lahiniriko Jean, vice-président de la HAT a tout de suite réagi en écartant toute hypothèse qui remettrait en cause les résolutions de l’Atelier « Teny ifampierana ». Pas question pour la mouvance Rajoelina de revenir sur les étapes franchies de manière unilatérale au risque de revoir l’ombre de l’esprit de Maputo.