samedi , 20 avril 2024
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Annoncé par le président Ravalomanana en début de l’année, on a cru que le projet d’une TVM 2 était parti en fumée avec le flamboyant bâtiment de la première chaîne. Le ministre de la Communication et de la Culture du gouvernement de transition relance l’idée.

Télévision : le projet d’une deuxième chaîne nationale refait surface

Gilbert Raharizatovo mise sur l’effet d’annonce. Le projet d’une deuxième chaîne nationale est réactivé. Mais comment ? Le doute est légitime vu que la TVM ne s’est pas encore remise du terrible incendie et des saccages du 26 janvier dernier. Le ministre de la Communication parie sur la coopération et l’aide d’autres pays riches notamment africains. Un haut cadre du ministère est envoyé en mission dans plusieurs pays du monde pour trouver des partenariats dans le projet.

A part les investissements dans les infrastructures et matériels, le ministère de la Communication souhaite développer les ressources humaines de l’audiovisuel national. Des formations de journalistes et d’autres professionnels seront programmées. Des sollicitations sont faites auprès de pays partenaires afin qu’ils octroient des bourses pour des journalistes malgaches.

Une deuxième chaîne pour le service public est une bonne nouvelle pour une grande partie de la population qui ne capte que la seule chaîne nationale. Une télévision plus commerciale avec une programmation attrayante ne serait pas de trop. S’il s’agit d’une deuxième chaîne de propagande pour le régime, le public n’y gagnerait pas.

Après avoir décrié la mainmise du précédent gouvernement sur la TVM, la HAT et le gouvernement de transition font au moins deux fois pire. Tous les jours, un ministre ou un membre de la HAT doit intervenir dans une longue interview soit à la radio nationale, soit sur la TVM. Les téléspectateurs commencent à s’habituer des longs discours de Andry Rajoelina, diffusé en intégral sans aucun traitement journalistique. De même, la première jeune dame de l’Etat bénéficie d’un élément de 10 minutes dans le journal télévisé.

Le 26 janvier 2009 a été l’apocalypse pour la TVM et la RNM. Sur la place du 13 mai, Andry Rajoelina annonçait qu’il fallait prendre la TVM car cette dernière ne diffuse plus à Antananarivo. En réalité, ce jour là, il y avait une panne technique au niveau de l’émetteur. Arrivé à Anosy pour « faire libérer » des étudiants traduits en justice, le mouvement TGV a dégénéré et s’est attaqué à la TVM où se sont réfugiés quelques dizaines de militaires après le début des hostilités.

Le drame s’est produit. Le flambant neuf bâtiment, le studio moderne, les bureaux… tout a été saccagé puis incendié. Des caméras valant dans les 60 millions d’ariary sont jetées du troisième étage. Les flammes ont tout ravagé, les matériels comme les archives. Les pompiers n’avaient pas répondu à l’appel au secours, attendant le feu vert du maire de l’époque. Les murs de  la TVM ont résisté tandis que ceux de la RNM devront être détruits. C’est un bâtiment hanté par le feu qui abrite aujourd’hui les deux chaînes.

Une personnalité politique a été mis sous mandat de dépôt pour sa présumée implication dans l’incendie de l’audiovisuel national. L’acte a été en effet politique puisque le même jour, le gouvernement Ravalomanana a vu ses moyens de communication disparaître. En tout cas, ces attaques délibérées ont été amnistiées d’avance par les autorités de transition. A preuve, celui qui a été jeté en prison dans l’affaire de la TVM est aujourd’hui membre de la HAT.