dimanche , 5 mai 2024
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La crise malgache prend fin, sur le papier. La signature de l’Acte Additionnel à la charte de la Transition par les quatre chefs de mouvance politique met un terme à dix mois de bras de fer et de polémiques stériles.

Tiébilé Dramé : « Il n’y a ni vainqueur ni vaincu »

«S’il y a un vainqueur, c’est bien Madagascar et son peuple», c’est en ces termes que l’émissaire de l’Organisation des Nations Unies au sein de l’équipe de médiation internationale sur la crise malgache, Tiébilé Dramé, s’est exprimé au retour à Antananarivo des délégations qui ont participé à la rencontre d’Addis-Abeba.

En effet, Tiébilé Dramé s’est tout de suite rendu dans la Grande Ile, en compagnie des participants au sommet des chefs de mouvance, afin de suivre de près la mise en œuvre des accords signés. Il a tenu à féliciter «la sagesse et la responsabilité des hommes politiques Malgaches». 

Pour Tiébilé Dramé, il est question actuellement de se tourner vers l’avenir. Même son de cloche chez le co-président de la Transition, Emanuel Rakotovahiny qui spécifie que désormais «Il n’est plus question de se référer aux mouvances politiques, mais il faut parler de Transition». L’ancien président Albert Zafy a également insisté sur le caractère «inclusif» et «consensuel» comme stipulé dans l’accord de Maputo, de la nouvelle Transition qui sera «communément gérée». 

L’Acte Additionnel  à la Charte de la Transition a effectivement prévu la création d’un Conseil présidentiel qui comporte deux co-présidents en la personne de Fetison Andrianirina de la mouvance Marc Ravalomanana et d’Emanuel Rakotovahiny, issu de la mouvance Albert Zafy.    

Au terme des négociations, Marc Ravalomanana devait finalement accepter le maintien de l’ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina, à la présidence de la Transition. Comme dans de nombreux cas, le jeune putschiste devait être finalement «légitimé» à la présidence du pays malgré les récriminations des partisans du président déchu.

Andry Rajoelina devait malgré tout «partager le pouvoir» en échange de cette légitimation. Et il devra en outre démissionner de la présidence de la Transition 60 jours avant le scrutin s’il compte se présenter à la prochaine élection présidentielle. 

Les élections présidentielles et législatives devront en effet être organisées dans les 12 prochains mois étant donné que la Transition est censée prendre fin vers fin 2010. Le président de la Transition en personne, Andry Rajoelina, a déjà affirmé récemment que son souhait serait de terminer le processus transitoire avant la fête nationale du 26 juin 2010.