jeudi , 2 mai 2024
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Le parti TIM est en train de connaître la même trajectoire que l’Arema de 2002. Un petit « coup d’Etat » en interne pour s’approprier la représentativité de l’ancien au pouvoir, Raharinaivo Andrianantoandro peut officiellement briquer le poste de président du congrès ou de l’Assemblée nationale de la transition. Une démarche que Mamy Rakotoarivelo, l’un des mandataires officiels de la mouvance Ravalomanana réfute énergiquement.

TIM : haro sur la présidence de Raharinaivo Andrianantoandro

Mamy Rakotoarivelo devait donner plus d’échos au communiqué du président en exil Marc Ravalomanana qui ne reconnait pas la légitimité ni la légalité de la manœuvre visant à diviser le TIM et le séparer de sa mouvance. Raharinaivo Andrianantonadro n’a aucunement la prérogative de convoquer un conseil national, dit-il. Seul le président du parti, en la personne de l’ancien président du Sénat Yvan Randrianasandratriniony peut le faire. Mamy Rakotoarivelo fait part de son scepticisme sur l’authenticité de ces conseillers régionaux censés composer le conseil national vu que toutes les régions n’avaient pas pu élire les responsables du parti à leur niveau.

Le conseil national convoqué par Raharinaivo Andrianantoandro était selon l’intéressé composé de 19 présidents régionaux du parti TIM sur le 23 existants, le TIM Europe étant considéré comme une 23ème région. Le scepticisme est de mise puisque les 19 conseillers présents l’ont élu à l’unanimité président par intérim du parti. Pour justifier cette prise de pouvoir quelque peu douteuse, Raharinaivo Andrianantoandro estime que des manquements ont été constatés dans les instances dirigeantes du parti. S’il affirme que le règlement intérieur peut donner le pouvoir au conseil national dans cette situation de vacance, la prérogative qu’il s’est donnée pour convoquer ledit conseil reste discutable.

Raharinaivo Andrianantoandro a en effet constitué un conseil national pour faire de lui le président du parti. Cela ressemble à une tentative de légaliser ses prises de position personnelles mais au nom du TIM dans le cadre de l’accord politique autour de la mouvance Rajoelina. « Monsieur Raharinaivo a déjà signé l’accord avec les partis pro-TGV avant de soi-disant prendre le pouvoir à la tête du parti, dénonce un membre de la section Jeune du TIM. De plus, il peut certes se féliciter qu’on lui propose le siège de président de congrès mais le parti y perd beaucoup, rien qu’en partageant avec une centaine d’autres ».

La division au sein du TIM fait état de deux tendances : les fidèles au fondateur Marc Ravalomanana réclamant le retour de ce dernier et l’application de accords signés à Maputo, d’un côté et l’aile Raharinaivo Andrianantoandro composée par des députés pressés de retrouver leur siège à l’Assemblée, d’un autre côté. La HAT avait un temps hésité de convaincre les membres du TIM à tourner le dos à Marc Ravalomanana pour fabriquer une inclusivité et une consensualité. L’espace de concertation politique qui a organisé la signature d’un accord à Ivato est passé à l’offensive en misant sur Raharinaivo Andrianantoandro pour valoriser un accord prétendu malgacho-malgache. C’était aussi un moyen d’isoler le président Marc Ravalomanana, en traitant avec son parti.

L’ancien président député et président du parti TIM s’est même vu proposer sans le demander le poste de président du congrès de la transition. Le plan ne pouvait fonctionner que si Raharinaivo Andrianantoandro est officiellement déclaré dirigeant du parti avec le plein pouvoir. Celui-ci est entré en clash avec le président Ravalomanana et la mouvance. En jouant le jeu de la HAT et des partis qui veulent monter dans le wagon de la transition, l’aile Raharinaivo peut-elle encore agir dans l’intérêt de son propre parti. En tout cas, sa signature sur l’accord politique d’Ivato n’a pas eu un effet magique en faveur de la HAT. La prétendue feuille de route malgacho-malgache n’a pas encore convaincu les malgaches eux-mêmes ni la communauté internationale.