jeudi , 2 mai 2024
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Au départ de la vraie transition, les formations et partis politiques affichent leurs ambitions et leurs objectifs. Le TGV veut profiter de son moment de gloire pour se préparer aux élections en tant que parti. Les forces politiques réunies autour de la mouvance Zafy veulent d’abord instaurer un changement profond du système.

Transition : le TGV vise les élections, le HPM la réconciliation

Fini le temps où le TGV, l’association créée par Andry Rajoelina, se désintéressait de la politique, voulant se concentrer sur la gestion et le développement de la ville d’Antananarivo. Arrivé au sommet par un mouvement populaire sous forme de coup d’Etat, le parti des jeunes, qui n’en est pas encore un, prend goût au pouvoir. Un congrès est prévu avant la fin de l’année 2009 pour opérer la mutation. Cette ambition de devenir un parti politique est accompagnée par des visées électorales revendiquées.

Depuis la crise politique, pas mal de mercenaires politiques sont montés dans les wagons du TGV. Le parti doit avant tout décentraliser sa structure et atteindre les autres régions du pays. L’association de Andry Rajoelina a profité du flottement de l’Arema pour récupérer des militants de base. Même au sein du gouvernement de transition qui a été mis en place sur la place du 13 mai, des sensibilités proches de Ratsiraka ou de Pierrot Rajaonarivelo s’affichent aujourd’hui en tant que TGV. Ce qui n’est d’ailleurs pas étonnant puisque ces politiciens qui ont porté la veste orange seraient bannis du parti rouge.

« Le TGV est prêt à affronter les élections dans la 4ème République », lit la présidente de l’Association dans un communiqué officiel à l’issue d’une réunion à Antananarivo. La formation originelle de Andry Rajoelina annonce sa disposition à collaborer avec les autres forces politiques. Cette ambition électorale va bien entendu jusqu’à la présidentielle. En tant que président de la transition, Andry Rajoelina pourra se porter candidat. Ce qui a été clarifié par l’acte additionnel d’Addis Abeba. Il devra simplement démissionner 60 jours avant le scrutin. Auparavant, le TGV doit gagner la bataille de référendum pour adapter la constitution de la République au profil de leur candidat qui est âgé de moins de 40 ans.

L’alliance politique HPM (Union des Forces Politiques), pro-Zafy Albert ne se montre pas aussi ambitieuse dans la conquête du pouvoir. Sa priorité n’est pas la présidentielle mais la « refondation de la République afin qu’il y ait une réelle démocratie », ce qui permettra « d’éviter la répétition des crises politiques dans le pays ». Pour ce faire, le HPM veut contribuer à la réconciliation nationale dans le sillage de l’ancien président. Cette formation ne veut pas se focaliser sur la bataille électorale avant que de réels changements ne soient opérés dans le fonctionnement du pays.

Dans cette transition consensuelle et inclusive, le HPM milite pour un changement du système. Elle estime que l’attribution des rôles dans les instances de la transition n’est pas suffisante pour insuffler cette mutation de la République. Le HPM va jusqu’à proposer un changement du système économique. Un tel changement en profondeur ne pourrait se faire sans être au pouvoir durant la transition. La mouvance Zafy va-t-elle se battre pour que les postes destinés aux autres sensibilités ne soient pas accaparés par la vorace mouvance Rajoelina. Cette dernière a interprété l’attribution des postes restants aux autres sensibilités comme revenant au TGV et aux Forces du changement.