samedi , 4 mai 2024
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Dans une interview télévisée, un exercice médiatique qu’il affectionne, Andry Rajoelina a révélé sa solution pour mettre fin à la crise et rétablir l’ordre constitutionnel à Madagascar. Il annonce sa « décision » d’organiser une élection législative qui va déboucher sur la formation d’un gouvernement inclusif et consensuel, d’une part, une assemblée constituante de la quatrième république, d’autre part.

Transition : une élection législative « unilatérale » le 20 mars 2010

« Il est préférable de rendre le pouvoir au peuple » ! Par cette amorce, l’on pouvait croire que Andry Rajoelina allait annoncer une élection présidentielle dans un court délai. Et non, il décide d’organiser de manière unilatérale, c’est-à-dire sans les trois autres mouvances politiques, une élection législative le 20 mars 2010. Ces représentants du peuple auront de lourdes responsabilités dans une transition aux allures d’un régime parlementaire. « C’est le parti ou l’association qui a le plus haut pourcentage qui proposera le nom du premier ministre qui sera désigné par le président de la transition », annonce ce dernier.

Andry Rajoelina confirme donc le maintien des actuels ministres, celui du gouvernement Roindefo II. « Ce n’est pas pour trois mois que l’on va encore changer de gouvernement », dit-il. Par contre, la fonction de chef de gouvernement sera vacante, à moins d’un rebondissement au sein des autorités de fait. Les postes de vice-premier ministre deviennent superflus. « Il n’y aura aucun engagement international pris par l’actuel gouvernement », rassure Andry Rajoelina. Les ministres sont là juste pour expédier les affaires courantes.

Les nouveaux députés formeront l’assemblée constituante de la quatrième république. Ils voteront la nouvelle constitution qui sera proposée à l’issue de la conférence nationale. « J’ose dire que cette assemblée constituante sera multicolore », clame Andry Rajoelina. Il souligne que l’assemblée a été monocolore du temps du TIM et que « les politiciens n’osait pas se porter candidat car ils craignaient les fraudes ». Le président de la HAT promet « que tout le monde pourra se porter candidat, même les exilés de 2002 ». Il reste toutefois peu probable qu’une loi d’amnistie soit promulguée avant cette députation.

D’après la nouvelle vision de Andry Rajoelina, le gouvernement consensuel et inclusif est mis en place après l’élection. Ce qui diffère du souhait de la communauté internationale qui préconise un tel gouvernement pour organiser des élections. Le président de la HAT promet d’impliquer les politiciens dans la détermination des règles du jeu. « La nouvelle loi électorale doit répondre aux impératifs du contexte politique actuel et aux attentes des politiciens ». Elle sera promulguée par voie d’ordonnance. Ce qui n’empêche pas Andry rajoelina d’affirmer que ce sera la première élection libre et transparente.

Les autorités de fait ne peuvent compter sur un appui financier de la communauté internationale. « L’argent provient de l’Etat malagasy seul », annonce Andry Rajoelina non sans fierté. Il demande toutefois d’autres appuis pour l’organisation des élections mais insiste sur la décision souveraine des malgaches. « La communauté internationale nous a conseillé pendant huit mois mais on sait que la solution proposée a été un échec. Force est de constater que cela n’a pas été réalisé ». Il demande à ce qu’on laisse les malgaches décider de leur avenir.