samedi , 4 mai 2024
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Les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka ont répondu à l’offensive médiatique du président de la transition. En face, co-président de la transition, président de congrès, chef de file, chef de délégation ont répliqué pour accuser ouvertement Andry Rajoelina et sa mouvance de bloquer l’application des accords signés à Maputo et à Addis Abeba.

Trois contre un : les autres mouvances serre l’étau sur Andry Rajoelina

Les trois mouvances réclament la tenue d’une réunion entre les quatre chefs de file dans la capitale mozambicaine pour trancher sur l’attribution des ministères à litige. Ils font pression sur Andry Rajoelina pour un dernier round de négociation, un Maputo III. Le co-président de la transition Fetison Rakoto Andrianirina a fustigé la volonté de l’actuel pouvoir de bloquer la situation. Il affirme qu’une rencontre à l’étranger est nécessaire, répondant à la déclaration de Andry Rajoelina qui veut éviter de faire d’autres concessions.

Aux yeux des mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka, la rencontre de Maputo III a une motivation particulière : enlever Madagascar du joug des autorités de fait établies à l’issue d’un changement anticonstitutionnel de gouvernement. Elles appellent à une réaction ciblée et précise de la communauté internationale et à une condamnation de l’attitude de la mouvance Rajoelina qui méprise des conventions et des principes juridiques fondamentaux. Les co-présidents de la transition Fetison Andrianirina et Emmanuel Rakotovahiny, le chef de file Albert Zafy, le président du Congrès Mamy Rakotoarivelo et Ange Andrianarisoa chef de délégation de la mouvance Ratsiraka ont affiché par leur présence au Carlton cette alliance à trois contre les initiatives unilatérales de Andry Rajoelina.

Quelque six ministères sont encore à départager entre les quatre mouvances. La mouvance Rajoelina a déjà hérité de 11 ministères sur 31. Elle se dispute le ministère de Décentralisation et de l’aménagement du territoire avec la mouvance Ravalomanana. Le camp des autorités de fait est en litige avec la mouvance Zafy pour le ministère des Mines et des hydrocarbures et le ministère de l’Éducation nationale. Andry Rajoelina est aussi sur le front pour emporter le ministère de l’Economie et de l’Industrie face au camp de l’amiral Ratsiraka. Un consensus a par contre été trouvé pour les ministères de la Justice et de la Communication à confier à une personnalité neutre.

Fetison Andrianirina a dénoncé la stratégie de la mouvance Rajoelina qui joue la montre  et en profite pour concevoir le budget de l’Etat de 2010 à abroger par voie d’ordonnance. Cette prérogative devrait échoir au ministre des Finances et du Budget désigné par la mouvance Ratsiraka. Argumentant sur le blocage opéré par Andry Rajoelina lui-même, le co-président de la transition évoque la non abrogation des nominations des ministres du gouvernement Roindefo et la non désignation du président du Conseil supérieur de la transition et du vice-premier ministre TGV.

Accusés par Andry Rajoelina de vouloir les ministères pour « voler » et « perturber la transition », les trois mouvances ont fustigé les collaborateurs du président de la HAT qui s’accrochent à leur poste en maintenant une forte pression sur leur chef de file. Avant d’accuser les autres de « voleurs », le chef de la transition de fait devrait aussi regarder dans son propre camp. Fetison Andrianirina affirme que les menaces de troubles proférées par l’entourage politique de Andry Rajoelina en cas d’aboutissement du processus de Maputo et d’Addis Abeba, conduit le président de la transition à faire preuve d’hésitation. A Antsiranana, Andry Rajoelina maintient sa stratégie de fuite. « Non, non, non » à une nouvelle rencontre à Maputo, clame-t-il, au lendemain de la déclaration des trois autres mouvances.