lundi , 29 avril 2024
enfrit
L’autorisation finalement accordée par la préfecture de police d’Antananarivo a été une bonne surprise pour la coalition des trois mouvances anti-Rajoelina. La présence de ce dernier à New-York dans le cadre de l’assemblée générale des Nations-Unies a facilité les choses. Un refus aurait terni l’image du jeune président de la HAT qui, selon ses opposants, a été un démocrate transformé en dictateur par le pouvoir.

Trois mouvances à Mahamasina pour décoder les accords de Maputo

C’est un « oui ». Le préfet de Police Edward Andrianjafinarivo a délivré le précieux sésame pour occuper le stade de Mahamasina. Aux légalistes et aux pro-Ravalomanana vont se joindre les partisans de la mouvance Zafy et Ratsiraka pour une grande manifestation politique jusque-là interdite et réprimée par les autorités de la transition. Le motif de la réunion est officiellement une campagne d’explication des accords de Maputo I à la population.

Fetison Andrianirina a rappelé que le consensus entre les trois mouvances est motivé par la volonté d’appliquer la charte signée à Maputo. A deux semaines de la venue des médiateurs internationaux, les légalistes veulent montrer leur désapprobation contre l’initiative de la HAT à former unilatéralement un gouvernement. Le vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, supposé représenter la mouvance Ravalomanana, a lancé un pavé dans la marre en affirmant sa neutralité et surtout son engagement en son nom personnel dans le gouvernement Monja Roindefo II.

Désavouer Monja Roindefo, tel est donc l’objectif des légalistes et des trois mouvances anti-HAT. Le premier ministre de la transition ne cesse de faire campagne pour s’accrocher à son poste. Le danger pour Monja Roindefo provient de son propre camp. Dans les rangs de la mouvance Rajoelina, les propositions pour un vrai premier ministre de consensus ne manquent pas, à condition que le président de la HAT reste au sommet de l’Etat. Le leader Fanilo demande aux trois autres mouvances de proposer un premier ministre. C’est la mouvance Ratsiraka qui y a répondu en proposant l’ancien ministre Aristide Velompanahy, étant donné que le poste de chef du gouvernement de transition devait lui revenir selon les négociations à Maputo.

A Mahamasina, les accords de Maputo seront décodés. Si le débat s’est focalisé sur le premier ministre Monja Roindefo ces derniers temps, la présidence de la transition sera à nouveau au menu du jour. La mouvance Rajoelina n’a cependant pas renoncé à ses acquis, revendiquant le plébiscite populaire sur la place du 13 mai. Quant à la légitimité électorale, on a un maire d’Antananarivo élu à 62% et un ancien candidat à la présidentielle crédité de 0,001% alors que les autres chefs de file de mouvance ont tous été élu président de la République à plus de 50%. Dans leur logique, les intéressés n’ont pas cédé d’un iota le pouvoir durement acquis en mars 2009 avec l’aide d’une faction de l’armée.

L’application politiquement correcte des accords de Maputo devrait placer Andry Rajoelina à la tête du gouvernement d’union nationale, en tant que chef de l’opposition au président élu. Cette solution est encore plus appropriée d’autant que Marc Ravalomanana a déjà renoncé à prendre part à la gestion de la transition. Il revendique logiquement en tant que président sortant la prérogative de désigner le président de la transition, une personnalité issue de sa mouvance. Un poste qui plus est symbolique vu que la conduite des affaires de l’Etat sera assurée par le gouvernement.