mercredi , 24 avril 2024
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En gestation depuis une dizaine d’années, le code de la communication serait enfin prêt d’être voté en cette période de transition politique. L’adoption de la loi y afférente a toujours été ajournée par les différents régimes afin de maîtriser l’opinion et l’espace public.

Tsilavina Ralaindimby : un code pour valoriser les métiers de la communication

L’atelier de lancement des travaux sur le code de la communication est un tournant décisif vers l’adoption d’une loi qui va régir le domaine des médias et la pratique de la démocratie à Madagascar. Pour Tsilavina Ralaindimby, un consultant en communication sollicité comme personne ressource dans le cadre du projet, l’esprit du nouveau code sera d’être un facilitateur et non pas simplement un cadre réglementaire qui prévoit des sanctions pour divers délits.

Selon le coordonnateur du projet de réactualisation, « le code va déterminer la place de la communication dans un pays comme Madagascar en ce troisième millénaire ». Pour Tsilavina Ralaindimby, il s’agit de créer « un outil qui permet d’améliorer les professions concernées ».

Le nouveau texte réglementaire va d’une part énoncer les règles à respecter et d’autre part, promouvoir les aides que l’on puisse apporter aux professions de la communication, aussi bien sur le plan économique que sur le plan du savoir-faire.

Le nouveau code de la communication aura aussi un aspect éducatif. « On va renforcer la culture chez les jeunes qui sont des nouveaux venus dans la profession », explique Tsilavina Ralaindimby. Il estime qu’un code propre à un pays est complémentaire avec la déontologie partagée par le monde entier.

« La formation des professionnels de la communication n’est pas suffisante, constate le coordonnateur du projet. Il faut voir comment on peut renforcer cette formation afin qu’il n’y ait pas de difficulté dans l’application du code ».

« Le code de la communication doit faciliter, améliorer et honorer les métiers de la communication », analyse Tsilavina Ralaindimby. Il estime que les sanctions à prévoir dans le texte doivent contribuer à protéger les métiers de la communication quand les principes et les obligations ne sont pas respectés.

La liberté de l’information, la liberté d’expression, telles sont les valeurs à défendre dans le code de la communication. Le projet de loi sera assez consistant puisqu’il va contenir quelque 32 chapitres et 307 articles. Un comité de rédaction est mis en place pour accompagner le projet de texte jusqu’à sa présentation au congrès ou au parlement.

Des ateliers régionaux seront organisés pour recueillir les opinions et les suggestions. Le processus sera long. Sa fin n’est pas prévue avant mars 2010. « On va prendre notre temps », concède Tsilavina Ralaindimby. De nouveaux éléments par rapport à l’actuelle loi sur la communication datant de 1993 seront à considérer, en particulier tout ce qui est en rapport avec les nouvelles technologies dont l’Internet.

L’adoption de la loi portant sur le nouveau code de la communication sera probablement réalisée durant la transition politique. Durant la crise de 2009, les journalistes et les médias ont été pris pour cibles. De la presse partisane à des médias citoyens, le code de la communication va faciliter… la transition.