Un comité politique se propose de réconcilier Monja Roindefo et Andry Rajoelina

L’heure est grave. Quatre jours après sa « nomination », Eugène Mangalaza, censé être le nouveau Premier ministre de la Transition, n’a toujours pas de bureau. Son prédécesseur, Monja Roindefo, se retranche au palais de Mahazoarivo gardé par des militaires lourdement armés.

Sans doute, tout le monde préfère attendre le verdict du Conseil d’Etat sur la requête de Monja Roindefo contestant le décret de nomination du nouveau Premier ministre avant de prendre des décisions. 

Monja Roindefo estime que la « nomination » d’Eugène Mangalaza est illégale tant que les quatre chefs de file des mouvances politiques ne signent un accord sur les postes-clé de la Transition. Le bras de fer qui ne dit pas son nom entre les deux anciens compagnons de fortune, principaux initiateurs du coup d’Etat qui a débouché sur l’exil de Marc Ravalomanana, prend actuellement une autre tournure.

C’est dorénavant clair. Le différend entre Monja Roindefo et Andry Rajoelina pourrait déboucher sur un affrontement militaire. Jamais en tous cas l’armée n’a été aussi divisée à Madagascar. Le Premier ministre limogé se retranche avec des centaines de militaires armés dans son palais. Le président de la HAT hésite sur la manière d’agir. Les militaires de la Force d’intervention spéciale (FIS) qui semblent les plus fidèles à Andry Rajoelina se sont limités à dire que pour le moment aucun assaut sur le palais de Mahazoarivo n’est prévu. « Aucune consigne dans ce sens n’a été donnée » affirme le lieutenant colonel Lilyson René. Tout cela se passe pendant que quelque part, des militaires proches du président en exil continuent leur cavale et attendent l’évolution de la situation.

Conscient du danger qui plane sur la HAT et sur l’armée, des hommes politiques qui ont contribué au coup d’Etat de mi-mars ont mis en place un comité qui tentera de réconcilier Andry Rajoelina et Monja Roindefo. Le comité est composé entre autres de Richard Andriamanjato, Eugène Voninahitsy, Manassé Esoavelomandroso et Alain Ramaroson qui a évoqué en premier la nécessité de réconciliation entre les deux hommes.

Il sera pourtant difficile a priori de recoller les morceaux cassés. Au cours des derniers jours, au contraire, la tension est montée d’un cran. Très curieusement, le président du Conseil d’Etat a été remplacé dare-dare en ce début de semaine, une journée après le dépôt de la requête de Monja Roindefo sur la nomination du nouveau Premier ministre. La suite de l’événement dépendra en effet de ce verdict tant attendu.