dimanche , 28 avril 2024
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Suite à l’accord concocté par un cercle de concertation politique autour de la mouvance Rajoelina, la formation d’un gouvernement et la nomination d’un nouveau premier ministre alimentent les débats. Neutres, anciens proches de…, la personnalité qui sera nommée par le président de l’autorité de fait devrait faire croire au consensus. Ce qui devait déjà être le cas avec Camille Vital.

Un gouvernement d’union semi-nationale pour la reconnaissance internationale !

Puisqu’il n’a pas donné l’image d’un premier ministre neutre mais celui d’un soldat au service de la HAT, Camille Vital ne fait pas partie des propositions. Certains partis signataires s’étonnent toutefois de son absence. Nommé par Andry Rajoelina pour mâter l’opposition et sécuriser l’autorité de fait, la reconnaissance internationale s’éloigne s’il est maintenu à son poste. Les partis qui se rallient à cet accord avec la HAT n’ont pas un grand passé électoral puisque le TIM, l’Arema et l’UNDD qui ont mené les trois présidents et chefs de mouvance en sont exclus. Les politiciens misent donc sur des personnalités connues.

La tactique est de faire un lien psychologique avec les autres mouvances. Ainsi, Alain Tehindrazanarivelo est premier ministrable pour être virtuellement issu de la mouvance Ratsiraka. Malheureusement pour l’ancien ministre de la santé de la HAT, l’amiral a déjà eu l’occasion de ne pas le cautionner estimant que son lien avec le cardiologue était que ce dernier soignant son frère ! Vient ensuite Alain Andriamiseza, l’ancien légaliste qui a mené la résistance contre les putschistes avec la mouvance Ravalomanana avant de céder à l’appel de la sirène et intégrer le gouvernement Roindefo II et Vital I. Ambitieux au point de viser la présidentielle, il peut reprendre le train en marche.

Les anciens diplomates ont la côte. C’est peut-être pour contrer l’offensive de l’internationalement connu Raymond Ranjeva qui s’est positionné comme premier ministre idéal pour la transition. José Vianey, ancien ambassadeur à Paris est proposé par les partis signataires de l’accord d’Ivato. Fédéraliste des premières heures, il milite pour l’amnistie politique des anciens partisans du président de Didier Ratsiraka. Cela pourrait s’avérer insuffisant pour lui donner la couleur de la mouvance y afférente. Omer Beriziky a l’avantage d’avoir été moins exposé sur le plan politique. En tant que diplomate, il est censé travailler pour la reconnaissance internationale de l’autorité de transition. 

L’espace de concertation politique propose aussi des personnalités neutres. Nommer Guy Ramangason, directeur de l’ANGAP ou l’Agence qui gère les aires protégées, au poste de premier ministre serait se donner une bonne conscience pour un régime qui a dilapidé les richesses naturelles du pays. Par contre, Florent Rakotoarisoa, actuel président du conseil consultatif constitutionnel mis en place par la HAT, est apprécié par sa qualité de juriste. Un gage de garantie pour un retour à l’ordre constitutionnel.

L’application de l’accord politique devait être immédiate et suivi par la nomination d’un nouveau chef de gouvernement avant de s’atteler à partager les responsabilités dans les autres institutions de la transition similaires à ce qui est prévu par la charte de Maputo. Dix jours après la signature à Ivato, les choses commencent à se préciser puisque les quelque 87 partis signataires ont fait une présélection du premier ministre potentiel. Avec six noms proposés, la marge de décision pour le président de la transition et non plus de la HAT est assez large. Sans un accord élargi avec les trois mouvances, la reconnaissance internationale est loin d’être acquise. Si Andry Rajoelina prétend pouvoir s’en passer, les nouveaux partis alliés sont plus pragmatiques.