jeudi , 25 avril 2024
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La crise malgache s’enlise, une fois encore, mais la communauté internationale semble ne pas vraiment le réaliser. Les décisions de la dernière réunion des médiateurs internationaux sont loin de résoudre les vrais problèmes.

Un nouveau groupement pour la défense de la souveraineté nationale

L’accord tiré au forceps par le Groupe international de contact sur la crise politique à Madagascar n’a fait a priori qu’aggraver la situation. Un nouveau groupement pour la défense de la souveraineté nationale (Vondrona miaro ny fiandrianam-pirenena ou VMF) voit le jour à la suite de l’annonce du limogeage de Monja Roindefo, le Premier ministre nommé par Andry Rajoelina.

En clair, le VMF dénonce « l’ingérence de la communauté internationale » dans les affaires internes de la Grande Ile. Le groupement réunit des formations politiques qui n’ont pas une réelle couverture nationale, comme le Monima, l’AKFM, l’association Otrikafo, le parti Farimbona et l’association Manaovasoa, mais adopte la manière forte pour imposer ses points de vue.

Pour le nouveau groupement, la réunion des médiateurs à Antananarivo, le 6 octobre, vient de placer Madagascar « sous protectorat étranger». 

Gabriel Rabearimanana du parti Monima, le parti de Monja Roindefo, a déclaré qu’une descente dans la rue n’est pas exclue. Dans la ville de Toliara, dans la région Sud d’où est originaire Monja Roindefo, une manifestation de rue a déjà eu lieu. 

Pour sa part, Rajaonah Andrianjaka de l’association Otrikafo a toujours mal digéré la « répression » qu’il a subie au cours d’une manifestation devant l’hôtel Carlton en marge de la réunion des médiateurs, le 6 octobre. Une répression qu’il considère malgré lui comme étant « un retour à la dictature» amorcé par Andry Rajoelina. 

Si d’un côté, des anciens supporters fervents de Andry Rajoelina le considèrent comme un traître à la suite des différentes nominations du Carlton, et de l’autre Marc Ravalomanana, le président en exil, refuse catégoriquement de céder la présidence de la Transition à un « putschiste», c’est que la crise est loin d’être réglée. 

La communauté internationale propose pourtant actuellement la signature au plus vite de ce qu’elle considère comme un « accord», et semble minimiser la portée d’une Transition sans l’aval des autres camps, dont celui du président évincé. 

En tous cas, les récentes initiatives du Groupe international de contact semblent renforcer les rancœurs à l’égard des anciennes puissances coloniales, dont la France en particulier, accusée de vouloir imposer un accord qui n’a pas obtenu l’aval de toutes les parties en conflit. 

La suite des événements dépendra de la tentative de réunion des quatre chefs de file des mouvances durant la semaine du 11 octobre. Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka, Andry Rajoelina et Albert Zafy devraient se rencontrer, pour la troisième fois, à un endroit et à un moment à définir dans les prochains jours.