jeudi , 28 mars 2024
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Le nouvel an Malagasy est remis au goût du jour. Depuis une dizaine d’années, cet événement historique et culturel est célébré sans qu’il ne soit redevenu une fête nationale incontournable. En 2010, l’Association Trano kolotoraly malagasy essaie de redresser la situation et mise sur un thème qui sied bien à la conjoncture : le « fihavanana ».

Un nouvel an malagasy 2010 sur fond de Fihavanana

Ce sera les 15 et 16 mars, le nouvel an 2010 selon la tradition et le calendrier lunaire malagasy sera célébrée à Ambohimanga. Le choix du lieu ne tient pas au seul fait qu’il s’agit de l’un des berceaux du royaume merina. La célébration s’est en effet déplacé d’année en année en suivant les étapes de l’histoire de la royauté. Elle est passée par Ambohitrimanjaka,  Alasora, Ambohitrabiby puis Ambohimanga. Deux tendances se sont opposées sur la détermination du mois du nouvel an. Le mois de mars se justifierait par la période de la récolte. La célébration coïncide avec le moment où le riz devient mûr.

Pour marquer l’événement, la métaphore utilisée par le grand roi Andrianampoinimerina est évoquée selon sa double signification : « Je n’ai d’ennemie que la famine ». D’abord, elle révèle le naturiste qu’était le souverain, demandant à son peuple de respecter la loi de la nature. Il parle de maîtriser l’environnement, de donner le moyen de produire, de dompter les terres de culture, d’aimer l’être vivant pour que tout ce qui est planté pouss… Selon la Trano kolotoraly malagasy, le fihavanana entre les hommes n’était pas le problème dans l’ancienne société. Ce qui préoccupait le roi, c’était d’avoir une harmonie entre les humains et la nature pour que la terre devienne nourricière. Avec de  bonnes récoltes, le peuple est dans l’opulence, la famine est vaincue. La paix sociale est naturellement préservée.

Ensuite, la phrase d’Andrianampoinimerina rappelle que celui qui a unifié le royaume de Madagascar par la guerre était aussi un pacifiste. Il prônait le « fihavanana » entre les malgaches qui ne devraient se battre que contre un seul ennemi, à savoir la famine. L’idéologie qui est prônée dans le cadre du nouvel an malagasy aujourd’hui est justement ce « fihavanana », l’entente sociale et le respect mutuel qui caractérisaient la société traditionnelle. Le nouvel an est le moment du grand pardon pour régler les différends dans la société, entre les dirigeants et le peuple. En 2010, l’événement s’annonce comme un purgatoire pour la société malgache tiraillée dans une crise interminable politique.

Le dimanche 14 mars, un culte religieux marquera le prélude de la célébration à Ambohitrabiby à 14h30. Delà va partir le flambeau, le lundi 15 mars à 15h. L’ « Afo tsy maty » fera halte dans quelques villages historiques. Sa chaleur et sa lumière sont à protéger pour accueillir le nouvel an. Le 16 mars, le jour de l’an, la célébration commence tôt à Ambohimanga. A 5h30 auront lieu la cérémonie de bénédiction et les vœux pour une bonne année. A 7h,  c’est le petit déjeuner traditionnel où l’on sert aux convives un succulent plat de riz arrosé de lait et de miel. A 10h commence la cérémonie officielle. Au programme figurent des discours et des représentations de folklore. La célébration se termine par un grand déjeuner où quelque 1500 invités seront servis.