samedi , 27 avril 2024
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Le retour annoncé du président en exil remet le dossier 07 février au centre des débats politiques. L’autorité de facto revient à la charge voyant que son arme fatale pour empêcher ce retour est enraillée. Marc Ravalomanana a déclaré quelques jours auparavant ne pas craindre la prison et a qualifié ses condamnations par la justice de calomnies. L’affaire de la tuerie du 07 février risque de soulever ses vérités.

Un retour au pays de Marc Ravalomanana déterre le dossier 07 février

L’annonce du retour au pays de Marc Ravalomanana a soulevé quelques craintes sur le sort réservé par l’autorité de fait au président en exil. « Il est responsable de cette décision, il est au courant du contexte qui existe à Madagascar »,  a souligné Mamy Rakotoarivelo.

La HAT a réussi à faire condamner le président qu’elle a renversé par un coup d’Etat par des procès ouvertement politiques. Une peine de travaux forcés pour le remblayage de terrain d’Andohatapenaka, une peine de prison et une amende curieuse qui vaut le prix de trois Boeings pour l’achat d’un avion présidentiel, n’auront pas suffi car discréditaient le nouveau régime au lieu de ternir la réputation de l’accusé.

L’autorité de fait et ses alliés misent sur l’affaire 07 février pour dénigrer le « revenant ». Marc Ravalomanana  a été condamné à perpétuité pour les tirs lors de l’assaut avorté des militants TGV à Ambohitsorohitra le 07 février 2009. Seulement, le mystère sur le camp politique des tireurs postés à l’extérieur du palais commencent à être dévoilé.

En tout cas, le président à l’époque affirme qu’il n’a jamais donné l’ordre de tirer et que les gardes présidentiels n’ont fait que leur travail en repoussant les assaillants devant le palais. Marc Ravalomanana avait alors demandé une enquête indépendante  internationale pour éclaircir le fait qu’il y ait eu autant de victimes alors que les gardes ont tiré moins de 20 projectiles.

Début 2011, les révélations sur l’affaire 07 février gênent la HAT qui a justifié la légitimité du coup d’Etat par le sang versé par les patriotes. Le jour du drame, le président autoproclamé a ordonné son premier ministre à prendre le palais présidentiel pour y faire siéger le gouvernement insurrectionnel, prétextant que le bâtiment appartient à la mairie. Après le drame, entre deux larmes, il dénonçait une embuscade par des tireurs postés en hauteur dans le but de tuer.

Selon les dernières révélations de l’un des acteurs du coup d’Etat 2009, ces snipers n’étaient pas sous l’ordre de la présidence mais servait l’intérêt des putschistes. Pour sa défense, Andry Rajoelina pourra toujours dire qu’il n’y était pas, comme Ravalomanana n’y était pas non plus. En tout cas, le procès orchestré par l’autorité de facto n’a tenu de ceux qui ont sacrifié la foule aucune responsabilité.

Dès le départ, la marche sur le palais a été prévue pour salir de sang la main du président. C’était le seul moyen de le renverser. Dans la mouvance Ravalomanana, on est confiant sur l’innocence du président dans ce procès politique où l’accusateur et plus coupable que le condamné, vu le mobile du crime. « Tant que le putschistes contrôlent l’enquête, on ne saura pas la vérité sur le dossier 07 février». Face à ce retournement de situation, la HAT en appelle à la famille de victimes pour rappeler à la télévision nationale que le président a été le responsable de la mort de leurs proches.