samedi , 20 avril 2024
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Plus de 10.000 emplois ont été déjà supprimés d’une certaine manière dans le secteur de la zone franche à la suite de chômage technique décidé par une cinquantaine d’entreprises. L’avenir n’est pourtant pas aussi reluisant, notamment pour les entreprises textiles.

Une cinquantaine d’entreprises franches en chômage technique à Antananarivo

La crise malgache n’a pas épargné la zone franche. Faute de commandes ou de moyens, une cinquantaine d’entreprises franches dont la majorité opère dans la filière textile ont été contraintes au chômage technique, mettant sur le pavé un peu plus de 10.000 employés au cours des quatre derniers mois. 

A Madagascar, s’agissant du secteur industriel en particulier, la zone franche est pourtant un grand pourvoyeur d’emplois. Mais c’est à la fois un secteur très vulnérable. Notamment en période de crise. La grande mobilité dans le secteur est en partie témoin de cette vulnérabilité. Mais c’est sans doute à la fois un signe de vitalité. Seulement 55% des entreprises franches à Madagascar actuellement ont plus de 10 ans. Environ 35% ont entre 5 et 10 ans et environ 8% de ces entreprises ont moins de cinq ans, d’après les statistiques du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP).

Cette année, les entreprises franches devaient, comme toutes les autres entreprises, faire face à la crise politique et économique. La plus grande menace pour le secteur est sans doute l’éventualité de la suppression des avantages de Madagascar liés à l’African growth and opportunity Act (AGOA). Cet accord commercial qui lie les Etats-Unis à une quarantaine de pays d’Afrique a pourtant permis à la Grande Ile de booster ses exportations dans le secteur textile. Plus de 30% des exportations des produits textiles des entreprises franches malgaches sont ainsi destinés aux Etats-Unis. Ces exportations bénéficient, sous un certain nombre de conditions, d’une franchise douanière. 

Si les conditions politiques n’évoluent pas à Madagascar, le pays pourrait ne plus bénéficier des avantages liés à l’AGOA. Un avertissement a été déjà formulé à ce sujet par l’ambassade des Etats-Unis à Madagascar. Ce qui entraînera logiquement une baisse de la production et le passage obligé à la suppression d’emplois dans la zone franche.