samedi , 27 avril 2024
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La solution malgacho-malgache a de la peine à s’imposer mais elle a toujours des adeptes. Les exclus des quatre mouvances politiques définies par les médiateurs internationaux se réunissent pour former une cinquième mouvance. Le but affiché est de devenir une force de proposition dans la résolution de la crise politique à Madagascar. Le Front pour la sortie de crise a dans son rang des prétendants à la magistrature suprême.

Une cinquième mouvance mise sur l’armée et l’échec de Pretoria

Une solution politique entre malgache implique l’entrée en scène de nouveaux médiateurs nationaux et surtout d’une nouvelle mouvance. Ce n’est pas la première fois que des politiciens ou des partis ont revendiqué être cette cinquième mouvance. Leur manque de notoriété leur a sans doute fermé la porte aux négociations en vue de la résolution de la crise. Cette fois-ci, quelques gros calibres qui se démarquent et de la mouvance Rajoelina et des trois autres mouvances Ratsiraka – Ravalomanana – Zafy, s’unissent pour peser de tout leur poids dans la balance. Le Front pour la sortie de crise se place en embuscade pour passer à l’offensive si jamais le dernier espoir de compromis tombait à l’eau à Pretoria.

La « 5ème mouvance » ne rejette pas les négociations de la dernière chance à Pretoria. C’est un peu la langue de bois mais le discours est politiquement correct. D’une part, si la rencontre de Pretoria aboutit à un accord, c’est tant mieux. D’autre part, « cet accord reste une solution pour une minorité ». L’autre mouvance estime que les malgaches ne seront pas d’accord avec ce consensus non élargi. C’est l’argument tout trouvé pour appuyer une solution malgacho-malgache. 

Monja Roindefo, l’ancien premier ministre de la HAT écarté vers l’opposition est aux avant-postes du Front pour la sortie de crise. « Nous allons faire des propositions dans la recherche de solution malgacho-malgache dans la consensualité et l’inclusivité », affirme le président du parti Monima. Le candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle fait appel à la prise de responsabilité de l’armée. « Qu’elle se lève en tant que force d’application d’une résolution juste entre malgaches ».

Le Front regroupe quelques grosses pointures qui ont une ambition présidentielle avec de sérieux potentiel. Roland Ratsiraka de Malagasy Tonga Saina se démarque plus que jamais de la mouvance Rajoelina. Le vice-président de la HAT milite pour la mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation d’élection dont un référendum constitutionnel. Le neveu de l’Amiral est un prétendant à l’élection présidentielle tout comme l’ancien Vice-premier ministre Pierrot Rajaonarivelo. Le leader du Mouvement pour le développement national attend toujours la loi d’amnistie mais ne veut plus rester spectateur.

Le Grad Iloafo de Tovonanahary Rabetsitonta, le parti AME de Clément Ravalisaona et l’alliance HPM font aussi partie du front. Ne pas laisser un vide après Pretoria, tel est la priorité de la 5ème mouvance. Dans tous les cas, une prise de responsabilité par l’armée est espérée. Monja Roindefo ne croit pas à l’utilité d’un gouvernement militaro-civil estimant que celui du général Camille Vital en est déjà un. Les « exclus » espèrent l’entrée en jeu de l’armée pour une nouvelle distribution des cartes. A priori, cela placerait tous les prétendants à la course aux présidentielles sur le même pied d’égalité.