vendredi , 3 mai 2024
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Entre la défense des acquis, les préalables, les revendications, les conditions et les manipulations médiatiques, la sortie de crise s’annonce compliquée. La HAT ne peut avancer mais ne veut pas faire machine arrière dans sa politique du fait accompli. Les autres mouvances ne sont pas prêtes à se soumettre et intégrer les institutions mises en place et contrôlées par la mouvance Rajoelina.

Vers une transition inclusive contrôlée par la mouvance Rajoelina ?

Depuis la reprise des négociations entre les protagonistes de la crise politique, c’est la cacophonie ! Le rapprochement entre le TGV-UDR et le TIM représentant la mouvance Ravalomanana met les acteurs politiques sur le qui-vive. Dans le rang de l’autorité de fait, l’important est de garder tous les alliés à bord du train et surtout ne pas laisser la commande à une autre mouvance. Le président du Conseil supérieur de la Transition ne veut pas lâcher son siège. Il veut garder tous les alliés de la mouvance Rajoelina dans cette institution unilatérale et préfère l’élargissement au remplacement numérique.

Raharinaivo Andrianantoandro, qui a rejoint le train de la HAT sous-couvert du parti TIM, n’est pas non plus prêt à quitter son poste de président du Congrès de la Transition. Pour lui, « Il y a déjà une logique enclenchée par la conférence nationale ». Pas question donc de voir Mamy Rakotoarivelo revenir à son fauteuil à la tête de la chambre basse. Après sa rencontre avec le médiateur Dr Simao, Raharinaivo Andrianantoandro prétend que « la SADC accepte le processus en marche… si les autres ne veulent pas monter dans le train, ils s’excluent ».  

Si la mouvance Rajoelina est unanime pour garder le contrôle du parlement de la transition, le TGV défend son premier ministre. Le général Vital n’était pas de la mouvance Rajoelina à sa nomination dons il peut bien être imposé comme un représentant de la mouvance Ratsiraka. Il risque toutefois de devoir laisser la place à un premier ministre de consensus. Sur le plan politique, il n’y aura pas de conséquence car la HAT et son gouvernement seront enfin contrôlés par un parlement. Le véritable enjeu est donc l’élargissement ou la recomposition du CST et du CT.

Mamy Rakotoarivelo, représentant officiel du Tim et de la mouvance Ravalomanana ne compte pas intégrer les instituions mises en place unilatéralement par la mouvance Rajoelina et y jouer un rôle de figuration. Logiquement, les trois mouvances devraient avoir la majorité dans le Congrès alors que la HAT devrait garder sa main mise sur le CST.

La mouvance Ratsiraka qui doit hériter du poste de premier ministre de consensus reste silencieuse et semble plus intéressée par le retour au pays imminent de l’Amiral.  La mouvance Zafy n’est pas contente du fait que la négociation de la crise se négocie entre les mouvances Rajoelina et Ravalomanana. Le professeur pose des préalables mais risque de perdre le Conseil national de réconciliation.

La mouvance Rajoelina est sure de préserver la présidence de la transition. Pourquoi donc cette appétit d’accaparer la tête des autres institutions de la transition ? C’est plus que la volonté de d’imposer des faits accomplis et des décisions unilatérales. La maîtrise de la transition signifierait la mainmise sur la république de transition taillée sur mesure pour Andry Rajoelina. Les alliés du jeune TGV vont jusqu’à marchander l’inclusivité et le consensus en échange que leur favori puisse se porter candidat à la présidentielle. La manipulation de la Constitution pour baisser l’âge du candidat en fonction de celui de Rajoelina n’aurait pas finalement suffi. Encore heureux que ce jeune parti n’a pas baissé l’âge des électeurs à 15 ans, un âge où l’on aime écouter de la musique !