vendredi , 29 mars 2024
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La tragédie qu’ont vécue les apprentis footballeurs de Tana Formation à Mahajanga a été minimisée par une Fédération Malgache de Football. Cette dernière encourage par son étrange décision la violence dans les stades. Le match de Mahajanga entre les tananariviens et l’AS Comato de Tuléar, interrompu à 2 minutes de la fin pour cause de lynchage, sera rejoué.

Violence dans les stades : la FMF complètement hors-jeu

C’est l’incompréhension totale chez les amateurs de football et de sports en général. Cela fait longtemps que de telle scène de violence n’a été plus vue dans un stade, même lors des bouillants matchs de rugby. Les jeunes footballeurs de Tana Formation ont été lynchés par leurs vaillants adversaires tuléarois du club AS Comato sur le stade Rabemananjara à Mahajanga. Résultat pas moins de huit blessés, dont quatre sérieux et un dans un état grave dans les rangs du club école de foot. Chez l’AS Comato, un joueur a aussi été blessé. Alors qu’il poursuivait furieusement le gardien adverse, ce dernier a fini par se défendre à la surprise de son agresseur. 

Résultat, le match qui comptait pour la demi-finale de la coupe de Madagascar a été interrompu à 2 minutes de la fin. Les quelques policiers présents dans le stade n’ont pas pu contenir la furie des maillots rouge sang. D’autant que des supporteurs du club tuléarois ont envahi le terrain pour participer à la chasse à l’homme dont faisait objet les jeunes tananariviens. La raison d’une telle escalade se lisait sur le tableau d’affichage.

Après avoir mené 2 buts à 0, les tuléarois se sont fait rejoindre avant que Tana Formation ne prenne l’avantage. Le match était déjà tendu. Un choc violent entre deux joueurs qui se télescopaient allait provoquer un attroupement. L’arbitre central siffle un coup-franc en faveur des tananariviens. Le ballon est joué rapidement en direction du but adverse, comme une contre-attaque. La ruse, qui est tout à fait légitime, a payé car il y a but.

Mené 3 buts à 2, les joueurs de Comato sont plus que jamais sur les nerfs. Lorsqu’un joueur de Tana Formation s’écroule après un choc, quelques adversaires tentent de le sortir du terrain en le portant sans ménagement. Ce qui n’est pas du goût de ses coéquipiers et du médecin du club. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le début d’accrochage se transforme en un lynchage en règle des jeunes tananariviens. Les tuléarois et leurs supporteurs ont fait preuve d’une violence inouïe.

Le stade Rabemananjara et le seul terrain synthétique de Madagascar. Il n’est pas encore terminé puisque des travaux sont encore à faire sur la tribune et il n’y a pas encore de grille de protection du terrain. Des voix se levaient pour demander des sanctions à l’encontre du public majungais et une suspension du stade jusqu’à ce qu’il soit sécurisé.

A la surprise générale, c’est le club de Tana Formation qui est sanctionné, devant rejouer le match dans un court délai avec la moitié de son effectif décimée par les agressions de leurs adversaires. On ne s’attendait pas à ce que l’AS Comato soit déclarée perdante par forfait de 3 buts à 0, mais la logique sportive voulait que le score de 3 buts à 2 à la 88ème minute soit considéré.

La scène du lynchage a été diffusée par une chaîne de télévision. La FMF va jusqu’à accuser la station en question d’avoir fait un reportage tendancieux en montrant les joueurs tuléarois donnant des coups et poursuivants leurs adversaires jusque dans les vestiaires. Ironie de l’histoire, parmi le corps arbitral amateur qui officiait ce jour là, il y avait un procureur et un policier. Les dirigeants de Tana Formation ont annoncé qu’ils portent l’affaire au… tribunal.