vendredi , 19 avril 2024
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La création d'un fonds de garantie a été, depuis la fin de la crise politique, une exigence du secteur privé malgache. Sa mise sur pied est aujourd'hui en bonne voie. 3.8 millions d'Euros de subvention de la France dans cette nouvelle institution financière dont l'Etat ne détient que 49%.

4 millions d’Euro dans le « fonds de garantie » des entreprises

Ils étaient, aujourd’hui, au ministère du Budget, réunis autour d’une même table, en vue de la signature d’une convention entre le gouvernement malgache et l’Agence française pour le développement (AFD). Les PDG des banques, le président de l’association professionnelle des Banques, le gouverneur de la Banque centrale, le directeur général du trésor étaient aux côtés du ministre malgache de l’économie, du Budget et des finances et de l’ambassadeur de France à Madagascar, Madame Catherine Boivineau. A Madagascar, l’argent, du moins dans une large part, est entre leur main. Ils détiennent les capitaux. Et, au plan économique, malheur à quiconque n’arrivera pas à les convaincre à passer la main à la poche. Comme la majorité des entreprises malgaches qui, depuis la fin de la crise, voulait avoir de l’argent frais pour la reprise des activités.


Une lueur d’espoir semble, cette fois, renaître. Le ministre de l’économie Radavidson en effet a signé, avec François Rivière, le Directeur de l’agence de l’AFD à Madagascar, le 27 novembre, une convention qui prévoit, finalement, la  création d’un fonds de garantie. Ainsi, 3,8 millions d’euros sont mis à la disposition du gouvernement malgache pour la création de ce fonds. Une société anonyme dénommée « Fonds de garantie » sera alors mise en place. Sauf que, tracasserie administrative oblige, l’on attend toujours l’agrément de la Commission de Supervision Bancaire et Financière. La société sera agréée en tant qu’établissement financier. Le local pour le siège social reste également à fixer. Ce qui fait que, pour l’heure, le projet n’est que sur le papier. Mais, de part et d’autre, la volonté d’aller de l’avant est indiscutable. L’Ambassadeur de France avait tenu à préciser, à juste titre, que l’apport de l’AFD est une subvention et que « Madagascar ne s’endette pas ». L’Etat malgache, lui, par la force des choses, a accepté de garder le profil bas en laissant le secteur privé détenir la majorité (51%) du capital de la société anonyme, capital fixé à 2 milliards de francs malgaches (FMG). 


Une fois mise sur pied, le Fonds de garantie sera appelé, sous diverses manières, à aider les entreprises malgaches dont une majorité est exsangue à l’issue de la crise. Le secteur privé, les autorités politiques le reconnaissent, n’avait pas tort de s’impatienter. Le besoin en trésorerie est énorme dans tous les secteurs. Et le fonds de garantie est un outil qui contribuera à faire évoluer la situation. Il permettra de garantir des crédits bancaires, de reconstituer les fonds de roulement des entreprises installées à Madagascar et de financer les investissements. Les montants des crédits consentis en monnaie locale varieront de 50 millions FMG à 1,75 milliards FMG. Et les entrepreneurs implantés à Madagascar n’attendaient que cela. Pour ce qui sera du choix des entreprises qui pourront bénéficier de ces crédits, il s’agit d’une autre paire de manche. Surtout dans un pays où la majorité absolue des investissements étrangers sont constitués par des capitaux français.