mardi , 30 avril 2024
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L’ancien président Albert Zafy a fait part du refus catégorique de sa mouvance de signer la feuille de route proposée par le médiateur de la SADC. Il fustige un texte qui donne un pouvoir royal et omnipotent à Andry Rajoelina. Le professeur revient sur les manières douteuses avec laquelle l’autorité de fait a pris le pouvoir en 2009. Ces annonces fracassantes ont été faites dans une conférence quelque peu rocambolesque.

Albert Zafy : non au « nouveau roi de Madagascar »

La mouvance Zafy a déjà réagi à la proposition de feuille de route faite par Leonardo Simao en partageant son indignation quant à la légitimité et le pouvoir excessif que l’on donne à un auteur de coup d’Etat. Le chef de file en remet une couche de manière fracassante. « Nous rejetons en bloc cette feuille de route parce qu’elle érige Andry Rajoelina en roi de Madagascar », a déclaré Albert Zafy. Il condamne la volonté « de donner le plein pouvoir à un homme qui n’a été élu par personne ». Le chef de l’autorité a été élu maire d’Antananarivo, ce qui lui a permis d’accéder à la magistrature suprême non sans l’aide d’une frange de l’armée.

L’ancien président Zafy n’est pas tendre envers la feuille de route Simao. « C’est une insulte au peuple malgache », tranche-t-il. Et le professeur est un brin accusateur. La feuille de route serait « inculquée par une force occulte » pour que Madagascar s’enlise dans une crise interne. « Nous soupçonnons parmi ces conseillers occultes des malgaches et des étrangers », a-t-il déclaré. Albert Zafy s’indigne que les médiateurs n’ait tenu compte de la proposition de sa mouvance. « Même pas une phrase de notre proposition n’a été retenue », s’insurge-t-il.

Pour l’ancien président, une vraie réconciliation nationale est nécessaire. Il demande la libération des prisonniers politiques par la HAT. Albert Zafy souhaite que les vérités éclatent au grand jour afin de permettre aux malgaches de se réconcilier. Il demande en particulier la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour tirer au clair la tuerie du 07 février 2009.

L’ancien président accuse les TGV d’avoir volontairement sacrifié leurs partisans. L’origine des tirs qui ne proviennent pas du palais présidentiel et l’intervention d’un militant TGV qui donne l’ordre à ses hommes de ne pas laisser les gens reculer malgré les tirs soulèvent en effet le doute comme le mobile de  cette tentative de prise du palais.

S’érigeant comme le raiamandreny du pays, Albert Zafy se présente comme le chef incontournable de la réconciliation nationale, un rôle que la HAT et la feuille de route Simao essaie de lui subtiliser au profit des Raiamandreny mijoro proche de la mouvance Rajoelina. « Qu’en est-il de l’amnistie, qu’en est-il du dédommagement des veuves et des veufs, des infirmes, de ceux qui ont perdu leur bien… c’est la 4ème république qui doit s’en charger », souligne-t-il.

La conférence-débat du président Zafy a failli ne pas avoir lieu. Le matin, un collaborateur du cabinet de la présidence de la HAT aurait essayé d’empêcher l’événement. Les agents de sécurité de l’hôtel Carlton ont empêché les militants d’entrer, prétextant un appel sur une radio de la tenue d’un meeting dans l’établissement. Ce qui a provoqué une colère noire chez Tabera Randriamanantsoa.

Dans une courte altercation avec un agent de sécurité, le politicien a été projeté par terre. Finalement, il a eu raison d’insister car les 500 partisans de la mouvance Zafy et quelques invités de marques des mouvances Ravalomanana et Ratsiraka ont pu entrer et assister à la conférence. Manandafy Rakotonirina s’est quant à lui indigné de la présence des forces de l’ordre qu’il considère comme une intimidation.