jeudi , 18 avril 2024
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La course à la succession de Rajaonarimampianina ouverte

Après sa démission officielle, le 7 septembre 2018, le président Hery Rajaonarimampianina se lance officiellement dans la course à l’élection présidentielle programmée le 7 novembre prochain.

La Constitution malgache en vigueur, en son article 46, oblige en effet le président en exercice à démissionner 60 jours avant l’élection présidentielle s’il est candidat à sa propre succession. La lettre de démission du président de la République a été ainsi déposée au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle, le 7 septembre. Les juges constitutionnels ont constaté la vacance de poste au niveau de la présidence de la République le jour même du dépôt de la lettre de démission et a aussitôt désigné le président du Sénat, Rivo Rakotovao, conformément à la Constitution, comme président par intérim.

C’est la première fois qu’un président de la République est appelé à la démission à Madagascar avant de participer à l’élection présidentielle. « Il s’agit d’un moyen d’éviter qu’un chef d’Etat candidat à sa propre succession ne profite de son statut et de ses prérogatives pour influencer le vote », reconnait un collaborateur de Rajaonarimampianina.

Après quelques semaines de mouvement de rue dans la capitale et les grandes villes du pays aux mois d’avril et mai de cette année, Hery Rajaonarimampianina a été contraint d’accepter une modification des lois électorales qui allaient empêcher la candidature de certains prétendants à la magistrature suprême. Fragilisé, après avoir évité une chute brutale, il a continué à diriger le pays tout en préparant la prochaine échéance électorale.

La compétition est désormais ouverte pour cette élection qui verra la participation de 36 candidats, mais dont certains, paradoxalement, réclament actuellement le report en évoquant les imperfections des préparatifs en cours.

Certains candidats sillonnent déjà les différentes régions de la Grande Ile, dans le cadre d’une précampagne plus que jamais animée. Le parti au pouvoir, le HVM, a été fragilisé par le mouvement de rue dirigé par les députés de l’opposition durant cette année, mais l’issue de la prochaine consultation électorale est cependant des plus incertaines, même si l’échiquier politique a été dominé au cours des dernières années par les partis des deux principaux acteurs de la crise politique de 2009, l’ancien président, Marc Ravalomanana, et l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina. D’autres candidats outsiders pourraient cependant attirer une certaine catégorie d’électeurs lors du scrutin, rendant difficile toute velléité de pronostic dans un pays où aucun sondage fiable ne permet de dégager la véritable tendance.