La médiation consulte encore les parties prenantes de la vie politique malgache pour les amendements éventuels à la feuille de route qu’elle propose. L’insistance de l’autorité de fait et de la mouvance Rajoelina élargie auraient pu laisser croire que les partis au pouvoir et ses alliés ont déjà signé cette feuille de route de la SADC et que ce sont les autres mouvances qui refusent. Les auteurs du putsch 2009 avaient en effet gain de cause dans la première version du draft. Ils défendent ce qu’ils croient un autre fait accompli.
Quoiqu’il en soit, Leonardo Simao semble imperturbable face aux injonctions des uns et des autres. Il a fini par éclaircir la situation sans doute conscient de la tension créée autour de la feuille de route. « Il s’agit d’un processus, il faut rester calme », a-t-il tempéré. Le camp de la HAT se montre nerveux et accuse les autres mouvances de ne pas signer une feuille de route qui n’existe pas encore officiellement. La mouvance Rajoelina tente d’associer la déclaration d’intention lors de la première version du document qui lui a été particulièrement valable.
Selon Simao, dans ce processus de médiation, « il y a des phases qui ont créé une confusion ». Il explique que la première étape consistait à savoir qui veut participer. C’est ce que toutes les parties prenantes ont fait. La deuxième étape qui est en cours consiste à faire des propositions d’amendement. Pour le TGV et consort, la signature de la première étape devait être suffisante et que des amendements serait « une manœuvre dilatoire ». Le pouvoir « royal » promis à Andry Rajoelina ne doit pas être compromis.
« Signer cette déclaration ne veut pas dire accepter la feuille de route », a reconnu Leonardo Simao. A preuve, les consultations continuent. Il désavoue la HAT et la mouvance Rajoelina élargie sur l’effectivité d’un engagement. « La médiation aurait forcé les partis politiques à signer la feuille de route, c’est faux, on a mis par erreur la déclaration et la feuille de route comme un seul document », se justifie le médiateur de la SADC.
Leonardo Simao a essayé d’apaiser la tension dans les rangs de l’autorité de fait suite au communiqué conjoint de Marc Ravalomanana et de Joaquim Chissano. « C’est normal qu’un médiateur ait une réunion avec une partie prenante » a-t-il souligné. Il ne désapprouve pas le contenu de la déclaration conjointe et l’intègre dans le processus.
« C’est un outil de travail comme un autre. Ils ont pris la décision de faire un communiqué écrit et signé pour éviter les interprétations subjectives ». Ce qu’il fallait en retenir est que la déclaration à la participation à la feuille de route ne signifie pas une signature. Le document final reste encore à venir. La crainte de la HAT et du TGV est pour le moment un faux problème.