AGOA II : le marché US ouvert à 38 pays africains

L?AGOA (Africa Growth Opportunity Act) ce n?est pas que du textile ! Le deuxième forum organisé à l?Ile Maurice permet de lever cette idée reçu qui consiste à penser que seule l?industrie textile opérant dans la zone franche est concernée par ce marché américain. Autre idée fausse, ce n?est pas une foire économique mais une situation de rencontre qui permet d?instaurer des relations d?affaires avec le secteur public et les grands acheteurs américains qui représentent des dizaines de grandes marques. C?est aussi une occasion qui permet d?évaluer le contexte d?une concurrence économique entre les pays africains éligibles.

Les américains viennent chercher des partenaires fiables et compétitifs qui proposent des produits qui ne sont pas traités par l?industrie américaine. Madagascar peut donc miser sur son artisanat qui est forcément exotique, parfois endémique, aux yeux du marché américain. Pour ce qui est du textile, les grands clients américains achètent des produits de qualité mais au coût très bas grâce à la production industrielle en zone franche.

Les TIC (Technologies de l?information et de la communication) sont aussi de nouveaux marchés à explorer vue la présence de nombreuses entreprises franches dans le domaine de l?informatique à Madagascar. Le géant Microsoft sera à Port-Lois pour l?AGOA II. Les secteurs banquiers, pétroliers, écotourisme? seront représentés aux côtés des institutions parapubliques qui oeuvrent généralement dans la promotion des investissements, ainsi que les Chambres de commerce.

Le ministère du Développement du Secteur Privé, de l?Industrialisation et de l?Artisanat (MDSPIA), qui collabore étroitement pour l?occasion avec le Secrétariat d?Etat au Commerce Extérieur et le ministère des Affaires Etrangères, a pu réserver 27 stands de 9m² chacun pour le village Madagascar qui pourra accueillir jusqu?à 60 participants. L?AGOA II étant aussi un salon professionnel, l?exposition commerciale permettra aux participants, non pas de vendre directement des produits, mais de nouer des contacts avec les grands acheteurs américains dans le but d?obtenir des commandes. Seules les entreprises de Madagascar qui pourront honorer de grandes commandes en respectant des normes élevées sont appelées à y participer. La barrière linguistique, l?anglais étant la langue de communication, est à surmonter.

La participation de Madagascar au forum de l?AGOA devra provoquer de nouvelles opportunités d?affaires pour les opérateurs économiques locaux avec les investisseurs américains. Le pays pourrait en tirer profit notamment pour ce qui est du développement du secteur agricole et celui des services, de l?amélioration des infrastructures. De même, le pays sera épaulé dans ses réformes économiques entre autres dans les domaines financier et commercial. Madagascar sera représenté aussi bien par des entreprises bien malgaches que des sociétés étrangères implantées dans la Grande Ile.

Plus de 250 entreprises et organisations américaines et africaines seront au rendez-vous de Port-Louis. En marge des réunions ministérielles. La délégation américaine sera finalement conduite par le Secrétaire au Commerce Robert Zoellick, suite à la défection du président George Bush qui a bien d?autres préoccupations en ce début d?année. Le forum de l?AGOA II sera marqué par la présence de l?Union africaine. A part la promotion du commerce et le développement de l?économie, la nouvelle organisation qui a succédé à l?OUA devra mettre en exergue la société civile à travers des défis dans divers domaine comme la santé, l?éducation et le droit.

Cette année, 38 pays africains sont éligibles à l?AGOA en vertu de la loi américaine sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique. Les entreprises en activité dans ces pays sont donc susceptibles de bénéficier d?un régime préférentiel en matière de droits de douanes. L?éligibilité signifie la reconnaissance par la première puissance économique mondiale de progrès enregistrés sur le plan démocratique et économique, notamment la mise en place d?un Etat de droit, l?économie de marché avec des libres échanges, des efforts pour la réduction de la pauvreté? AGOA a été lancé en mai 2000 par l?ancien président américain Bill Clinton. La première rencontre dénommé AGOA I a eu lieu à Washington (Etats-Unis) le 29 octobre 2001.