mercredi , 24 avril 2024
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Les grands projets miniers de charbon et l’exploitation pétrolière de Bemolanga vont donner au pays des ressources énergétiques qui vont apporter le développement économique et l’amélioration des conditions de vie de la population. C’est une vraie solution pour la Jirama qui pourrait fournir la puissance nécessaire et desservir les zones jusqu’ici non électrifiée.

De l’énergie fossile mais diversifié pour résoudre la crise de l’électricité

Selon une note de la Banque mondiale, Madagascar sera à nouveau un pays exportateur de combustible fissible et carbonés fossile. Le bailleur de fonds et premier partenaire technique et financier du pays se demande si les projets miniers actuels et futurs vont permettre de résoudre le problème énergétique. « Il n’est pas du tout acquis que cette production réduise la crise
énergétique à Madagascar, elle semble destinée totalement à l’exportation ». Depuis, les choses ont changé puisque la compagnie Coal Mining Madagascar veut consacrer son projet d’extraction de charbon du site Imaloto pour approvisionner une station thermique durant les 10 premières années. C’est la maison mère Lemur Resources qui va financer à hauteur de 20 millions de dollars la construction de l’infrastructure. « Le charbon pourrait être vendu sur le marché local. Explique le CEO Anthony Viljoen. La compagnie discute avec le gouvernement pour une production indépendante pilote en électricité ». Un partenariat avec la Jirama seul prestataire dans le transport et la distribution d’électricité est incontournable.

Le pétrole de Tsimiroro a suscité beaucoup d’espoir quand la première livraison officielle de la compagnie a été remise à la Jirama. Tout ne s’est pas passé comme prévu car il y a encore trop d’huile dans ce fuel local et ce n’est pas compatible avec les machines des stations thermiques concernées. « Madagascar Oil travaille en parallèle avec la Jirama et les fabricants d’équipements afin de s’assurer que l’huile de Tsimiroro en tant que huile lourde mélangée puisse être adaptée définitivement aux engins de production nationale d’électricité », explique le directeur général Stewart Ahmed. La compagnie a consenti à utiliser des équipements plus pointus, notamment des centrifugeuses géantes, afin que les normes requises pour les stations thermiques soient respectées. Elle estime que l’huile lourde de Tsimiroro est déjà de bonne qualité, avec 1% d’eau, et peut faire fonctionner les matériels de forage, mais les exigences d’une centrale sont encore plus strictes.

Que ce soit le charbon d’Imaloto ou le pétrole de Tsimiroro, il s’agit de ressources non renouvelables. Le choix de l’énergie hydroélectrique reste incontournable. A Madagascar, ce secteur est très sous-exploité avec une production de seulement 0,1 GW alors que le potentiel du pays est de 14 GW. Selon un expert de la Banque mondiale, Madagascar est en train de saboter son développement tant que le problème énergétique n’est pas résolu. « Les délestages sont désastreux pour l’industrie, et le coût et la disponibilité de l’électricité et de l’eau potable handicapent les habitants. A cause de l’utilisation du charbon de bois comme énergie domestique, le patrimoine naturel du pays est menacé ». Le WWF avait proposé qu’une partie de la production de charbon de terre soit destinée à fabriquer des briquettes pour usage domestique. Le projet n’a pas séduit les compagnies minières qui n’y voyaient pas un intérêt économique. L’Etat pourrait intervenir au nom de l’intégration des projets miniers au développement économique et social du pays. Eh oui, les ressources minières peuvent contribuer à ralentir la déforestation.