jeudi , 25 avril 2024
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«Solution», le thème de l?e-bit 2002 reflète l?envie de faire évoluer l?approche commune des TIC (Technologies de l'Informatique et des Communications) afin de tirer profit des valeurs ajoutées de tous les outils. Après la démocratisation de l?usage, le temps est arrivé pour exploiter toutes les potentialités.

e-bit 2002 : exploiter les potentialités des TIC

Alain Razafindrabe, du comité d?organisation d?e-bit a présenté quelques statistiques révélateurs : dans 62% des entreprises privées, l?utilisation des matériels informatiques correspond à 44 à 68 % des potentialités offertes, contre 21 à 35% dans l?administration. Olivier Robinson, Directeur des TIC au sein du ministères des Postes et des Télécommunications a expliqué la sous-utilisation flagrante des systèmes d?informations dans l?administration. Des fonctionnaires font à la main le même travail qu?il effectue à l?aide d?un ordinateur. Selon les statistiques des taxes relevées par la douane, le poids moyen des l?ordinateurs qui sont importés vers Madagascar est de 1,2 Kg, soit celui d?un modèle nec plus ultra de portable.


Politique nationale


Le ministère des PTT est en train de finaliser le document qui comporte la politique nationale des TIC à Madagascar. Ladite politique devra contribuer à la mise en place de la bonne gouvernance (simplification et transparence dans les affaires administratives, accès aux différents services publics?), de l?accès universel qui prend en compte la couverture en espace, le coût et la qualité des services. Le Directeur des TIC a parlé d?un plan pour attirer les investisseurs. Il s?agit de créer un environnement favorable qui comporte les infrastructures nécessaires, une législation et des réglementations appliquées. La baisse des taxes tant réclamée sur les matériels informatiques est en stade d?étude.   


Constatant le succès des Espaces telecom (Espatel) et des cybercafés, l?Etat et l?entreprise Telecom Malagasy qui sera bientôt privatisée pourraient se lancer dans la création de télécentres communautaires. La Direction des TIC est l?opérateur historique de Madagascar ne sont pas tout à fait sur la même longueur d?onde quant à la création de «technopole». L?idée est de créer un centre d?affaires afin d?y grouper des entreprises qui bénéficient des mêmes infrastructures, d?une connexion Internet et d?autres services reliés aux TIC. Le PCA de Telma, Mamiharilala Rasolojaona, est plus réservé. Il reprend l?idée mais en petite échelle : créer des «embryons» pour vulgariser la technologie, surtout les nouveaux services à venir tels l?ADSL, le RNIS.  


Infrastructure insuffisantes



«L?infrastructure de télécommunication est très insuffisante que ce soit en couverture géographique ou en débit. Le matériel informatique et l?accès internet sont très chers. La législation et la réglementation ne sont pas assez incitatives pour attirer des investisseurs majeurs?»  Le ministre de tutelle, Haja Rasolonjatovo a dressé cet état des lieux lors du forum sur le TIC (Télécommunications et technologie de l?information et de la communication pour le développement), en septembre dernier.


En 2002, Madagascar compte 215 000 abonnés téléphoniques (fixes et mobile), 12 000 internautes, 3 millions de téléspectateurs, 16,6 ordinateurs pour 10 000 habitants et 40 000 lecteurs de journaux par jour. Pour ce qui est des fournisseurs de service, on dénombre quelque 9 ISP (fournisseurs d?accès Internet) dont 3 opérationnels, une centaine de revendeur de matériels de NTIC, une cinquantaine de société de service, une dizaine d?agence de communication, 17 chaînes de télévision, 140 stations de radio, 3 opérateurs de téléphonie mobile, 3 opérateurs de transmission de données par satellites, 5 centres de formations spécialisées TIC?


«L?Etat n?a pas à s?immiscer dans le domaine productif » devait déclarer le ministre de la Communication Mamy Rakotoarivelo, à l?ouverture d?e-bit 2002. Il a rappelé que le rôle de l?administration consiste à mettre en place les règles du jeu et à faciliter les activités des opérateurs privés. Que ces outils  deviennent de véritables «moteurs de croissance et non plus de simples gadgets» a réitéré le ministre de la Communication.  Comme l?on ne s?y attendait pas, c?est le ministre chargé des Télécommunications qui a soulevé le «grand problème du contenu, surtout en langue malgache», sachant qu?une grande partie de la population ne sait ni lire ni écrire. «Le multimédia aura un rôle majeur dans un pays à tradition orale comme le nôtre», estime Haja Rasolonjatovo. La prise de conscience sur la nécessité du passage vers le contenu semble effective.