La crise malagasy se décante petit à petit. La presse commente largement le départ de Didier Ratsiraka vers Paris via les Seychelles. Pour Midi Madagasikara, il n’y a pas de doute, Ratsiraka est en fuite, aussi ce quotidien n’hésite-t-il pas à clamer dans sa « Vision » que « La voie est libre pour le pouvoir Ravalomanana » et que la « la vie reprend petit à petit sa vie normal ». Dans un autre article, Midi se demande s’il s’agît d’un « second exil à Paris pour Ratsiraka ». Manifestement, Didier Ratsiraka n’a pas changé d’un iota ses discours, accusant le pouvoir de Ravalomanana et de néo-nazi et exigeant de ce dernier un deuxième tour ou un référendum. Pour Midi, « l’exemple de Ravalomanana pourrait
faire tâche d’huile en Afrique », d’où l’hostilité affichée par certains chefs d’Etat de ce continent à l’encontre de Marc Ravalomanana.
Sur le plan économique, Midi annonce que « l’optimisme est de mise » concernant le marché des devises et surtout du comportement du francs malagasy après six mois de crise.
Madagascar Tribune lance un avertissement quant à la capacité de nuisance de Didier Ratsiraka en exil. En connaissance de cause, ce quotidien avance que « l’amiral ne manquera pas de comploter contre le pouvoir Ravalomanana, et donc d’empoisonner les rapports franco-malgaches ». Pour ce quotidien, « le séjour (de Didier Ratsiraka) sera tout entier consacré à la déstabilisation de Marc Ravalomanana et à la reconquête du pouvoir ».
Une affirmation qui semble être partagée par L’Express de Madagascar. Ce dernier reprend en effet les termes employés par Didier Ratsiraka lors de l’arrivée de celui-ci à Paris. En substance, « Didier Ratsiraka ne s’avoue pas battu ». Et le quotidien de se demander s’il ne s’agît pas en fait d’une « dernière pirouette d’un ancien Président de la République contraint de partir de son pays où il se déclare simplement indésirable pour éviter un bain
de sang ».