jeudi , 25 avril 2024
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Les médias évaluent les marges de manoeuvres de Ratsiraka et semblent se demander si une fois de plus l'ancien président aura encore une chance de revenir au pouvoir

En exil, Ratsiraka peut-il nuire?

La crise malagasy se décante petit à petit. La presse commente largement le départ de Didier Ratsiraka vers Paris via les Seychelles. Pour Midi Madagasikara, il n’y a pas de doute, Ratsiraka est en fuite, aussi ce quotidien n’hésite-t-il pas à clamer dans sa « Vision » que « La voie est libre pour le pouvoir Ravalomanana » et que la « la vie reprend petit à petit sa vie normal ». Dans un autre article, Midi se demande s’il s’agît d’un « second exil à Paris pour Ratsiraka ». Manifestement, Didier Ratsiraka n’a pas changé d’un iota ses discours, accusant le pouvoir de Ravalomanana et de néo-nazi et exigeant de ce dernier un deuxième tour ou un référendum. Pour Midi, « l’exemple de Ravalomanana pourrait
faire tâche d’huile en Afrique »
, d’où l’hostilité affichée par certains chefs d’Etat de ce continent à l’encontre de Marc Ravalomanana.

Sur le plan économique, Midi annonce que « l’optimisme est de mise » concernant le marché des devises et surtout du comportement du francs malagasy après six mois de crise.

Madagascar Tribune lance un avertissement quant à la capacité de nuisance de Didier Ratsiraka en exil. En connaissance de cause, ce quotidien avance que « l’amiral ne manquera pas de comploter contre le pouvoir Ravalomanana, et donc d’empoisonner les rapports franco-malgaches ». Pour ce quotidien, « le séjour (de Didier Ratsiraka) sera tout entier consacré à la déstabilisation de Marc Ravalomanana et à la reconquête du pouvoir ».

Une affirmation qui semble être partagée par L’Express de Madagascar. Ce dernier reprend en effet les termes employés par Didier Ratsiraka lors de l’arrivée de celui-ci à Paris. En substance, « Didier Ratsiraka ne s’avoue pas battu ». Et le quotidien de se demander s’il ne s’agît pas en fait d’une « dernière pirouette d’un ancien Président de la République contraint de partir de son pays où il se déclare simplement indésirable pour éviter un bain
de sang ».