vendredi , 29 mars 2024
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Réputé dissout depuis un certain temps, le groupe Beetle Juice revient en force après leur prestation historique aux côtés de Mass Hystéria au Bato Fou de La Réunion. Prochaine apparition au public tananarivien pour le groupe qui se veut plus professionnel le 18 juin, avec toute une série de nouveautés.

La saga Beetle Juice : une affaire à suivre.

Dino, issu de l’underground, est le chanteur du groupe Beetle Juice, outre sa participation dans quelques autres groupe tels le très connu UXT, qui fait du rap métal, Océana, qui fait du rock alternatif planant, et le groupe inconnu Lomotra, qui fait de l’alternatif trip hop façon Massive Attack sans sample. Il nous retrace l’épopée Beetle Juice …


Bettle Juice c’est formé en 1995, disparaît en 1999 et revient vers 2000. Expliques-nous tout.


C’est en écoutant une chanson et en regardant le film à la télé que Beetle a vu le jour, avec Cédric le batteur, Tina, qui s’est marié et tout et qui n’est plus avec nous, Misa au vocal, Andy à la guitare, et moi … je suis avec eux depuis 2000.
Quant à notre culture, on avait pensé à l’époque, je veux dire « ils », de faire du punk, du grunge, de l’alternatif. Plus tard, le groupe a fait des live. Big Rock et cabarets, puisqu’à l’époque, le son n’était pas aussi lourd que maintenant. Misa est parti en 99, après la remise du trophée Stone Press Awards. Le groupe s’est trouvé sans chanteur, et Andy m’a appelé après une audition, en 2000. Beetle s’est reformé, comme une personne qui se réveille brusquement le matin. On a copié des formations étrangères au début, et maintenant, on a notre propre style. Les répétitions ont donc repris. On a eu un contrat à Antsirabe, puis on a participé au Big Rock III au Roxy. Nos prestations étaient très bien ficelées, tout était parfait, « masaka be ». Peut-être on s’est un peu endormi sur nos lauriers, on a ralenti, et on a eu beaucoup de projets qui n’ont pas abouti, chacun est parti de son côté. Puis après quelques coups de téléphone, la décision re reprendre les répétitions, et le contrat pour La Réunion est tombé.


Trois concerts à La Réunion en première partie du grand Mass Hystéria, c’était comment ? Qu’est-ce que ça a apporté de nouveau pour le groupe ?


C’était une grosse surprise. Un mercredi à 14 heures, j’ai eu un appel : un live à La Réunion pour début avril avec Mass. Je croyais que c’était une blague ! On a répété et on a même pris un nouveau bassiste métal, G. « Rougail rock » est un festival annuel réunionais au Bato Fou. L’accueil était super : dès notre arrivée, voiture, chambre d’hôtel et argent, tout et tout. Le live était plus réussi qu’ici. Avec Mass ? au début, c’était incroyable ! les gens disaient avant une conférence de presse que les Mass sont dans les parages. Puis la rencontre … ils étaient vraimet grands, pas comme en photo. On avait honte !!! mais ils étaient très cool. Echange d’idées. Et leur concert était vraiment pro, très carré, aucune faute. Beetle et Mass ont un projet commun en vue, mais en attente de confirmation. Arrivés ici, pendant une semaine, on était encore abasourdis. Chacun est parti méditer de son côté. Mais on a eu des tas de conseils de leur part : partie vocale, pas trop hardcore. Beetle a ainsi beaucoup changé, beaucoup de mélodies, pas trop de hurlements wha wha. Du professionnalisme aussi, faire qqch de carré avec du sampling. Mais pas de scratch. Le chanteur de Mass nous a promis des écoutes pour le batteur.
Après les avoir rencontré, on pense faire qqch de pro. Moi-même, j’apprends maintenant le chant.


Votre style a donc viré au néo métal, mais vos influences sont les mêmes. De quoi parlez-vous dans vos chansons ?


Les gens aiment bien qualifier notre son de néo-métal. En tout cas là dedans, il n’y a ni rap ni hip hop. Ce que nous faisons ce n’est ni du heavy, ni du trash. Du néo métal … pas comme celui de Linkin Park ou autres … le nôtre.
Nos influence communes, c’est le trip hop et l’ambiante, et le jazz. Andy écoute Panthera, Machine Head et bien sûr Mass Hystéria. Pour G., c’est du funk et du trash. Cédric, Metallica et Faith No More. Moi j’aime bien les chanteuses genre Mariah Carey et Whitney Houston, j’écoute aussi Korn, du punk et du death metal, mais pas trop souvent.
Dans nos textes, on parle pas d’histoire de fantômes comme pour le heavy metal. On parle politique, vie sociale, beaucoup de suicide et de génocide, des paroles dépressifs et sombres, on aime beaucoup ça … question angoisse perso, moi-même je fais des cauchemars la nuit, j’ai peur du noir et des endroits confinés. Je raconte tout ça en anglais, en malgache et en français.


Vous allez participer à « Mozika Vaovao » au CCAC le 18. Qu’est-ce qu’on va y entendre, et quels sont les projets de Beetle Juice ?


Tout sera nouveau, c’est notre premier concert de une heure à Tana. Nouvelles paroles sur des musiques réarrangées. Partie projet, un site web et un maxi CD, outre le projet avec Mass Hystéria. Et l’année prochaine, un groupe français très célèbre va venir à Tana, Beetle Juice participera à leur concert.