mercredi , 24 avril 2024
enfrit
L?amnistie que veut l?opposition, afin de faire revenir leurs alliés en exil à l?étranger, suscite le débat.

L?inutile amnistie

Dans un éditorial caustique, Les Nouvelles écrit au sujet de l?amnistie revendiquée par l?opposition : «Cette amnistie-là, qui rimerait avec réconciliation nationale et qui doit se faire avant de parler d?une quelconque présidentielle, serait la condition sine qua non de la paix sociale. C?est de bonne guerre. Mais amnistier qui et amnistier quoi, finalement? Et réconcilier qui avec quoi? Ce qui s?est passé en 2002 était un combat à mort entre deux personnalités, Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, qui ont soulevé leurs partisans respectifs pour soutenir leurs causes. Fin stratèges, ils savent que quand des individus sont mis ensemble, leurs QI diminuent et qu?ils vont facilement gober leurs arguments. Didier Ratsiraka avait intérêt à rester au pouvoir pour continuer son expansion économique ainsi que celle de ses amis. Marc Ravalomanana, lui, avait intérêt à ravir le pouvoir, et donc gagner coûte que coûte l?élection (d?où le Premier tour dé vita ), car dans le cas contraire, Didier Ratsiraka le ferait disparaître du paysage. Le patron de Tiko a gagné. Et Didier Ratsiraka s?en est allé. Dans le camp de Marc Ravalomanana, il n?y avait pas que des gens des Hautes terres (les géographes ne disent plus Hauts plateaux, un terme inapproprié), mais aussi des militants de la côte. Marc Ravalomanana n?aurait certainement pas triomphé sans Jean-Eugène Voninahitsy, sans Thierry Raveloson, sans Boniface Zakahely et les autres. A Ambodiatafana, dans le dernier retranchement de Didier Ratsiraka, comme parmi les journalistes de Canal 6 et ceux qui ont bombardé Sambava, il n?y avait pas que des individus originaires de la côte, il y avait aussi ceux émanant des Hautes terres. Il est donc archi-faux de dire que la crise de 2002 a opposé les gens des côtes et ceux des Hautes terres. Circulez, il n?y a rien à réconcilier. S?il réconciliation il doit y avoir, c?est au sommet, entre les politiciens qui ont provoqué la crise pour leur propre profit?En fait, si une frange de l?opposition réclame l?amnistie, c?est parce qu?elle sait que c?est le seul moyen de permettre à Pierrot Rajaonarivelo, candidat déclaré aux présidentielles, de rentrer au pays. Ceci explique pourquoi la loi sur l?amnistie n?a jamais dépassé le stade de projet au Sénat où l?Arema est pourtant majoritaire. Encore moins au sein de la Nation».