jeudi , 28 mars 2024
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La capacité de stockage du Grand Port de Tamatave a dépassé ses limites. Les importateurs de voitures, en particulier, ont vu leur chiffre d'affaire chuter.

Tamatave : Importations en panne

Le Grand Port de Tamatave est surchargé. Sa capacité d’accueil et de stockage a dépassé ses limites. Un quotidien de la capitale a avancé au début de la semaine que plus de 3000 conteneurs sont immobilisés à Tamatave depuis la mise en place des barrages antiéconomiques à Brickaville dans la province de Tamatave. De source sûre, le Port de Tamatave devait emprunter ou louer un espace de plus et transposer d’autres conteneurs au siège de la Chambre de Commerce sis à côté du Port. Un responsable d’exploitation nous a confié, sans préciser, que le Port de Tamatave aurait dû encaisser des centaines de milliards mais la conjoncture actuelle ne le lui permettait pas.

Un bateau dévié

Une compagnie de transport maritime ayant opéré entre autres dans l’océan indien a décidé, il y a un mois, de ne plus se rendre aux ports maritimes de Madagascar. « L’opération n’est plus rentable à Madagascar, il vaut mieux détourner le bateau vers l’Europe, l’Asie, l’Amérique, La Réunion, l’île Maurice. Nous repasserons à Madagascar si la crise politique touche à sa fin et que le problème de ravitaillement en carburant ne se pose plus car nos principaux clients se trouvent dans la capitale de Madagascar » devait préciser un actionnaire de cette compagnie de transport maritime.

Importation d’automobiles en panne

L’exemple d’Océan Trade, une grande société importatrice de voitures sise à Antananarivo,
révèle qu’ importer une ou des voitures à destination de Madagascar est une opération à haut risque depuis le début de la crise.
Elle ne réalise actuellement que 20% de son chiffre d’affaire.

Les barrages antiéconomiques installés sur toutes les routes nationales ne permettent plus aux importateurs de voitures d’en assurer les opérations. Le transport par voie aérienne ne garantit
pas le coût de revient. La responsable de la communication de Océan Trade, Lila Andriambalo, confie que la société avait pu faire débarquer des véhicules au Grand Port de Toamasina au mois de janvier.

Depuis, Océan Trade a alors cessé ses principales opérations d’importation d’autant qu’elle n’achemine ses voitures que sur un seul port maritime, celui de Tamatave alors que ses principaux clients se trouvent dans la capitale. La vente de voitures dans les autres provinces marche peu ou pas et est même presque impossible pour le moment.
Mais ce ralentissement n’a pas jusqu’à maintenant d’effets sur les ressources humaines de la société. La direction générale de Océan Trade a promis à ses 300 employés qu’il n’y aura pas de chômage technique.