vendredi , 29 mars 2024
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Une loi pour lutter contre le trafic de bois de rose

Le projet de loi n°013/2015 du 20 mai 2015 a été adopté par l’Assemblée Nationale, le 17 décembre, une journée avant la fin de la session parlementaire ordinaire. Il fallait ainsi six mois pour que la loi soit adoptée. La réticence des uns et des autres en étaient la principale raison.

Malgré l’adoption de la loi, les organismes agissant dans le domaine de la protection de l’environnement ne sont pas tous rassurés. N’ayant pas d’effet rétroactif, la nouvelle loi sur la lutte contre le trafic de bois de rose et de bois d’ébène ne pourra pas être appliquée, en effet, sur les trafics commis au cours des dernières années.

L’ONG Voahary Gasy a récemment spécifié que depuis 2009, pourtant, plusieurs milliers de containers de bois de rose ont été exportés illégalement du pays. Selon des sources concordantes, le trafic de bois de rose a même permis d’alimenter de manière conséquente les caisses de l’Etat à une certaine époque de la Transition, un régime qui n’a pas été soutenu par les bailleurs de fonds traditionnels du pays.

La nouvelle loi prévoit la création d’une Cour spéciale contre le trafic de bois de rose. Mais aucun des trafiquants des dernières années ne seront ainsi jugés par la Cour en question. Avant de s’en aller, le dernier Premier ministre de la Transition, Jean Omer Beriziky, a publié la liste de présumés trafiquants notoires de bois de rose, dans un rapport accablant, mais aucun d’entre eux n’a été inquiété par la Justice. Ce n’est pas la nouvelle loi récemment adoptée par les députés qui permettra de les poursuivre.