Ce qui est sûr est que à chaque rendez-vous important en vue d’un round de négociation pour sortir de la crise malgache, des séries « noires » survenues de nulle part ébranlent Antananarivo.
En 2009, avant les négociations d’Addis-Abeba, des bombes artisanales ont été retrouvées un peu partout dans la capitale malgache. Cette fois-ci, les bombes ont de nouveau réapparu, sans jamais faire de victimes, comme l’année dernière. Mais puisque cela n’a pas suffi sans doute pour justifier éventuellement un désistement de Rajoelina des négociations, des hommes en treillis ont été arrêtés, accusés d’être à l’origine d’un projet de « coup d’Etat ».
La plupart des officiers cités dans l’affaire sont des ex-membres de la garde présidentielle sous Marc Ravalomanana. Et les militaires de la HAT et les médias pro-Rajoelina n’ont pas hésité à adopter un ton plus qu’accusateur. « L’argent du coup d’Etat vient du président Marc Ravalomanana » dénonce le colonel Lyllison René de la Force d’intervention spéciale. Le même ton est adopté par tous les médias qui soutiennent la HAT. Des chroniqueurs en ont déjà conclu que « dans ce contexte, il est inutile de négocier avec Marc Ravalomanana ».
Dans le camp de l’ex-président, on a tout compris. Le porte-parole de Ravalomanana, Guy Rivo Andrianarisoa, a démenti l’implication du président en exil dans cette « tentative de coup d’Etat ».