vendredi , 29 mars 2024
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La re-candidature de Lalao Ravalomanana rejetée par la Cour électorale Spéciale, sa mouvance a tenté en vain de demander une autorisation de proposer un autre candidat. La demande a été jugée irrecevable, cela malgré l’existence d’une jurisprudence sur une candidature déposée hors délai. Mamy Rakotoarivelo voyait dans la démarche une certaine logique technique ou juridique, mais en espérait surtout une décision politique, estimant que les élections sans la mouvance Ravalomanana ne sauraient être inclusives.

A quoi joue la mouvance Ravalomanana ?

La mouvance Ravalomanana n’a pas de candidat à l’élection présidentielle de 2013. C’est une certitude. Au jeu de poker politique, Mamy Rakotoarivelo n’a plus de carte en main après avoir vu dans un premier temps la proposition de faire de Lalao Ravalomanana la remplaçante d’elle-même refusée par la CES.

La mouvance a tenté le coup estimant que l’irrégularité de la décision de la première CES concernait surtout la candidature d’Andry Rajoelina, déposée hors délai et ce après une fuite de l’information judiciaire sur une future décision de cette même cour.

L’acceptation de la candidature de Lalao Ravalomanana relevait alors d’une réparation de la faute de l’Etat qui l’avait empêchée de revenir au pays malgré la feuille de route devenue loi et l’inexistence de greffe particulière contre elle, si ce n’est le fait qu’elle est l’épouse du président renversé par le coup d’Etat militaro-civil de 2009.

Le hic pour la mouvance, c’est que la CES n’a pas tout de suite refusé la deuxième candidature pour lui laisser le temps de réagir. Le délai des 3 jours fixé dans l’ordonnance spéciale était écoulé. La mouvance Ravalomanana a reçu la lettre officielle leur signifiant le refus de la deuxième candidature de Lalao Rakotonirainy, de son nom de jeune fille, après la publication de la décision.

Mamy Rakotoarivelo abat une nouvelle carte pour demander à la CES si elle peut déposer un autre candidat de remplacement. La demande a été jugée irrecevable. La CES ne s’est pas aventurée à prendre une décision politique en réintégrant la mouvance Ravalomanana dans la course aux présidentielles, au risque de perdre toute crédibilité comme la précédente cour.

Il aurait fallu une ordonnance express pour autoriser une nouvelle candidature hors délai. Le chef de la Transition ne fera probablement pas de cadeau à la mouvance Ravalomanana dont il craint le retour au pouvoir. Le dernier espoir des partisans du président exilé en Afrique du Sud serait une nouvelle recommandation de la SADC et de l’UA. Il a été vain. De plus, le processus électoral au niveau de la CENIT a dépassé le point de non-retour. Il y aura 33 noms sur le bulletin unique.

Il reste à Mamy Rakotoarivelo d’endosser l’habit de la victime comme l’a fait Andry Rajoelina qui crie sur les toits qu’il a été écarté et prétend l’avoir accepté au nom de l’intérêt supérieur de la Nation. Le président du Congrès de la transition dénonce lui aussi une mise à l’écart : « on fait tout pour écarter la mouvance Ravalomanana du processus électoral, dit-il. Des élections sans la mouvance Ravalomanana ne seront jamais inclusives ».

Mamy Rakotoarivelo a été soupçonné de vouloir être candidat en entreprenant la démarche de la mouvance auprès de la CES. Il l’a nié de manière catégorique, affirmant que son action a été recommandée par le président en exil, Marc Ravalomanana. Pierrot Botozaza et Eliane Naika étaient pressentis à être candidat, alors que certaines indiscrétions rapportent que Tojo Ravalomanana, le fils, était le favori pour remplacer sa mère. Il reste à la mouvance Ravalomanana d’appuyer un candidat parmi les 33 ou boycotter les élections.