vendredi , 19 avril 2024
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Affrontements évités : Une sensation de déjà-vu à l’Hôtel de ville
Des députés du parti TIM dénoncent l'immixtion de militaires armés dans une simple opération d'assainissement menée par la police municipale

Affrontements évités : Une sensation de déjà-vu à l’Hôtel de ville

Tout a commencé par une opération banale d’évacuation de marchands ambulants dans la capitale. Et le refus d’obtempérer d’une marchande, protégée par son mari qui se trouve être un militaire. Les deux individus sont embarqués par la police municipale qui les maîtrise en recourant à la force.

Un coup de fil du concerné débouche sur le débarquement de quelques camions bourrés de militaires armés devant l’Hôtel de ville. Une scène qui rappelle les événements ponctués par un coup d’Etat militaire en 2009 et qui ont conduit à six années et demie d’exil pour Marc Ravalomanana.

Jusqu’à présent, la relation entre une frange de l’armée et l’ancien président n’est pas au beau fixe. Le récent incident à l’Hôtel de ville l’atteste. « Cela ne serait pas survenu si le maire d’Antananarivo ne s’appelait pas Lalao Ravalomanana », explique un député du parti TIM, qui a condamné l’initiative des militaires lors d’une conférence de presse.

Il fallait la médiation des autres forces de sécurité, issues notamment de la gendarmerie et de la police nationale, pour débloquer la situation le soir du 9 novembre. La Commune urbaine d’Antananarivo a reconnu ses torts : « Nous allons nous pencher sur l’amélioration de la formation dispensée à l’endroit des agents de la police municipale », affirme le Directeur de cabinet. Une trentaine d’agents vont être enquêtés. Le Maire, Lalao Ravalomanana, a consenti de mettre de l’eau dans son vin. La hiérarchie militaire n’a toutefois pas condamné le geste des hommes en treillis qui ont débarqué à l’Hôtel de ville. « Un message pour Marc Ravalomanana », tonnent certains de ses adversaires farouches depuis 2009.

L’événement a, en tous cas, suscité des discussions houleuses à différents niveaux, en ce qui concerne le vrai rôle de l’armée dans la Grande Ile. « Fallait-il la mobilisation d’autant de militaires armés pour une question relevant d’une opération de routine de la police municipale, non armée ? » se demande un collaborateur du Maire. La tension a maintenant baissé d’un cran, mais le débat n’en finit pas.