mardi , 23 avril 2024
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On ne refait pas l’histoire ; la diplomatie a toujours été le talon d’Achille du régime HAT avec Andry Rajoelina et Norbert Lala Ratsirahonana à sa tête. Et pourtant, l’élu maire d’Antananarivo s’est vanté d’avoir eu une grande victoire diplomatique, ayant été reconnu comme président de la transition par la communauté internationale et aussi pour avoir été reçu et entendu par le SG de l’ONU à New York.

Andry Rajoelina : de quelle victoire diplomatique se vante-t-il ?

La prétendue victoire aurait été malheureusement annihilée par les deux « femmes fortes » du moment à savoir la coordinatrice du Système des Nations-Unies et la présidente de la CENIT. L’inversion de l’ordre des scrutins censée avantager les TGV et compagnie n’a pas eu lieu. De son côté, l’Union africaine insiste sur le retour au pays du président renversé en 2009 Marc Ravalomanana et sur l’amnistie de ce dernier tout comme de l’auteur du coup d’Etat qui est sur le point de quitter le pouvoir.

Quatre ans au pouvoir et toujours autant d’amateurisme et naïveté quand il s’agit de diplomatie de « haut niveau ». C’est par ces termes en effet que l’on a qualifié la rencontre entre le président de la Transition et le Secrétaire général de l’ONU au début du mois de février. Andry Rajoelina a cru faire le plus dur en bénéficiant d’une écoute attentive à New York. En même temps, il avait déjà forcé le gouvernement à appeler les électeurs pour une élection législative à la place de la présidentielle. Résultat : pas de fait accompli à adouber par Ban Ki-Moon.

Ban Ki-Moon a failli être instrumentalisé

Selon Andry Rajoelina, la CENIT et la représentation des Nations-Unies à Madagascar auraient agi contre la volonté du SG de l’ONU en procédant au report des élections sans avoir inversé l’ordre des scrutins. Dans un langage bien diplomatique, Ban Ki-Moon est en effet allé dans le sens de Rajoelina en approuvant l’utilité d’une consultation des parties prenantes pour débattre de l’inversion de l’ordre des élections.

Malheureusement pour le TGV, la décentralisation des pouvoirs est effective aux Nations-Unies. Le siège à New-York ne peut désavouer la signature de sa représentation à Madagascar. Un doute s’est d’ailleurs levé contre le prétendu soutien de Ban-Ki Moon quand un cadre du ministère des Affaires Etrangères a révélé que la missive présentée comme preuve par Andry Rajoelina à la télévision n’est jamais passée par le ministère. Le SG des Nations-Unies a failli être malgré lui l’acteur ou l’instrument d’une crise politique.

Pas au mieux en Afrique

La présidence de la Transition et le Parlement de la Transition ont demandé à l’Union africaine de lever les sanctions contre Madagascar et certaines personnalités politiques en échange des avancées dans la réalisation de la feuille de route. La réponse a été négative. L’Union et son Conseil de Paix et de Sécurité exigent l’application de tous les aspects de la feuille de route dont le retour au pays du président renversé Marc Ravalomanana, la réconciliation nationale et l’amnistie. Le régime Rajoelina a été sanctionné durant un mandat presque plein.

Sur le plan local, la diplomatie de la présidence de la transition n’a pas eu plus de considération. La CENIT et l’ensemble de la communauté internationale engagé dans le projet PACEM n’a pas jugé bon de donner suite à la revendication très politique d’Andry Rajoelina pour que ses partisans soient avantagés par une élection législative avant qu’un autre président ne soit élu. Pour trouver une victoire diplomatique pour Andry Rajoelina, il va falloir regarder du côté de la Chine qui va vendre des petits bus aux transporteurs tananariviens pour remplacer les taxi-be.