jeudi , 25 avril 2024
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Le président de la HAT est allé trouver ce qui lui a toujours manqué : le prétexte de garder son autorité de fait dans une voie unilatérale. Andry Rajoelina s’est dit pourtant prêt à partager le pouvoir, tout en le contrôlant, par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Après l’échec calculé du rendez-vous de Pretoria, celui qui court toujours après la reconnaissance internationale espère mettre fin à cette transition compliquée et entrer dans la 4ème république, probablement en tant que président.

Andry Rajoelina : l’échec calculé de Pretoria

La France devait tirer les ficelles de Pretoria en faisant signer son protocole d’accord par les trois autres chefs de file de mouvance politique. Andry Rajoelina a ainsi martelé que s’il prend la peine de faire le déplacement, c’est que le président évincé aurait accepté de se soumettre à la proposition française. La HAT a cru avoir gagné l’appui de la communauté internationale, du moins une partie puisqu’il ne s’agit que de Paris et de Pretoria, pour réaliser les grandes lignes des résolutions de l’atelier du consensus élargi de la mouvance Rajoelina ou « Teny ifampierana ».

Andry Rajoelina ne devait que sortir gagnant du rendez-vous de « la dernière chance » comme il le qualifie. En cas de succès, il obtient la légitimité puis la reconnaissance internationale. En cas d’échec, il trouve un prétexte pour écarter les autres chefs de file de mouvance et avancer vers une prétendue sortie de crise de manière unilatérale. « Ce qui s’est passé à Pretoria, les discussions sont sorties complètement du cadre de ce protocole d’accord… témoigne le chef de l’autorité de fait. Il y avait déjà un accord, il ne restait plus qu’à signer. Malheureusement, il y  en a un qui a changé d’avis, qui change toujours d’avis ».

Cette attaque ciblée contre le président évincé Marc Ravalomanana est un coup d’épée dans l’eau car il n’y a jamais eu de signature. Pour le moment, c’est Andry Rajoelina lui-même qui traîne une mauvaise réputation de ne pas respecter les accords signés, ce qui lui a valu la foudre de l’Union Africaine. Entretemps, la France est venue à son secours. L’ambassadeur Jean Marc Châtaigner a tranché que la responsabilité de l’échec des accords de Maputo et d’Addis Abeba était partagée. Ce retour au devant de la scène de celle qui est considérée comme la puissance coloniale n’est pas appréciée par tous les malgaches.

« Nous sommes prêts à mettre en application ce protocole d’accord, se justifie Andry Rajoelina. Nous devons absolument avancer vers la 4ème république en dépit du fait que les autres mouvances vont collaborer ou non ». Le président de la HAT fustige les accords de Maputo et accuse les autres mouvances de ne pas prendre en compte des leçons tirées de cet échec : « il n’y a eu aucun changement que ce soit dans la mentalité ou dans les gestes »,  leur reproche-t-il.

Andry Rajoelina campe sur sa position d’avant Pretoria : « il n’y a aucune issue pour la charte de Maputo ni pour l’acte additionnel d’Addis Abeba. Et pourtant, le chef de l’autorité de fait insiste sur sa disposition à mettre en place une transition inclusive et consensuelle. Il doit passer par le débauchage contesté dans les trois mouvances ou une inclusivité élargie vers des formations politiques ou des membres de la société civile à même de collaborer.