mercredi , 24 avril 2024
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Attentat du 26 juin : L’enquête piétine
Les dirigeants ont tout de suite parlé d'un attentat "politique"

Attentat du 26 juin : L’enquête piétine

Les enquêteurs sur l’attentat du 26 juin, au stade de Mahamasina, lors de la célébration de la fête nationale, se murent dans le silence total. Alors que les dirigeants du pays, dès le lendemain de l’explosion de grenade ayant fait 3 morts et plus de 90 blessés, ont dénoncé un attentat qualifié de « politique », aucun politicien n’a été enquêté presque un mois après les faits.

Quelques jours après l’attentat, c’est le Sénateur de l’opposition, Lylison René de Roland, qui a été montré du doigt par les proches collaborateurs du régime HVM. Mais celui-ci, en cavale depuis plusieurs mois, a récusé cette dénonciation. « Ce sont des proches des dirigeants qui ont préparé cet attentat », affirme-t-il dans une vidéo publiée sur internet et reprise par les médias malgaches.

Le mystère plane, en tous cas, sur l’attentat du 26 juin. L’opposition et les dirigeants du pays s’accusent mutuellement. La gendarmerie, elle, préfère se cantonner dans un mutisme inhabituel.

Les familles des victimes ont fait l’objet d’une enquête et leur domicile a été perquisitionné étant donne que c’est las piste terroriste qui a été privilégiée par les enquêteurs depuis le début. Mais toutes ces initiatives n’ont finalement abouti à rien.

En attendant, c’est une autre affaire de détention illégale d’explosif et de détonateur de fabrication artisanale qui a fait grand bruit. Une dizaine d’individus ont été arrêtés dont deux Chinois. En outre, des ambassades étrangères ont averti leurs ressortissants et leurs employés de l’éventualité d’un autre attentat dans le centre de la capitale, Antananarivo. Certains acteurs politiques parlent de simple diversion afin d’éviter le sujet épineux de l’attentat mystérieux du 26 juin.

« Tous les individus qui sont entrés dans le stade ont fait l’objet d’une fouille », rappelle un politicien de l’opposition. Une manière pour lui de sous-entendre que seuls ceux qui n’étaient pas fouillés, comme les représentants des autorités ou les éléments des forces de sécurité, auraient pu introduire un engin explosif à l’intérieur du stade.