mercredi , 24 avril 2024
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La proposition de Charte Panorama n’a rien de pareil avec l’illustre convention du même nom au début des années 1990, à part bien entendu le nom du lieu. La HAT continue à agir de manière « unilatérale » pour imposer une solution de sortie de crise qui la rendrait légitime, légale et surtout dominante, cela en misant sur un processus inclusif d’apparence.

Charte de Panorama : une grosse manipulation politique derrière des principes démocratiques

L’idée d’une charte concoctée par les Malgaches viendrait de la Médiature de la République. Le fait que le médiateur Monique Andréas Esoavelomandroso ait été nommée sous la présidence de Marc Ravalomanana est le seul argument avancé par la mouvance Rajoelina pour donner de la légitimé à cet essai pour faire valider leur charte et leur pouvoir sans passer par la médiation internationale.

Les experts malgaches consultés pour l’occasion ont beau rappeler le principe de la recherche d’un accord politique afin de trouver une issue à la crise, la réunion de Panorama a juste permis à la HAT et ses alliés d’accorder leurs violons.

Pour le reste, le chemin est encore long car il faudra convaincre les trois autres mouvances. L’on ne peut toutefois ne pas reconnaître les nobles principes démocratiques que cette charte pourrait, sur le papier, donner à la transition. Les experts ont rappelé que l’amnistie politique, générale soit-elle, est nécessaire mais ne devrait pas encourager la culture de l’impunité.

La charte de la transition devrait marquer la séparation des pouvoirs que l’on essaie d’établir dans la prochaine République. Ce qui est déjà compromis à l’avance vu que le texte signé par la mouvance Rajoelina et ses alliés donne au super chef d’Etat de la transition le contrôle absolu sur l’organe législatif et exécutif.

Le projet de charte discuté au Panorama prétend faire vivre les organes de transition et rendre ces dernières plus démocratiques en opérant une petite ouverture politique. Le tout est de décrocher les labels « consensuel » et « inclusif » tout en dominant les différentes institutions de la République au détriment des élus.

Sous la bienveillance de la médiature de la République et avec le plébiscite de ses alliés issus de la HAT et du gouvernement de transition, la mouvance Rajoelina a eu l’appui d’autres  sous-mouvances. Pour une fois la « Mouvance Pierrot Rajaonarivelo », l’aile dissidente de l’Arema de Didier Ratsiraka, a fait son apparition. Les partis politiques présents au Panorama sont ceux qui sont représentés dans le régime de transition, à savoir, l’AKFM Fanavaozana, le Leader Fanilo, le MTS, le Monima…

La HAT a tenté d’inclure la « mouvance Ravalomanana » dans la charte de Panorama en invitant l’Alliance démocratique, le mouvement qui milite pour le retour à l’ordre constitutionnel signifiant le rétablissement du président élu dans sa fonction. La petite manipulation n’a pas fonctionné. Les mouvances Ratsiraka et Zafy n’ont pas reconnu cette charte.

Le camouflet de la réunion des pro HAT au Panorama laisse présager le même sort à la conférence nationale des pro TGV. Andry Rajoelina et ses alliés continuent de sauver les apparences par des initiatives… unilatérales.