jeudi , 28 mars 2024
enfrit
Communales : les formations politiques dans les starting-blocks
Un agent de la CENI enregistrant les électeurs

Communales : les formations politiques dans les starting-blocks

La course aux communales est lancée depuis le 08 avril 2015, date d’ouverture du dépôt de candidature auprès des Ovec. Le temps est encore à la prise d’information pour les futurs candidats qui s’enquièrent des pièces nécessaires au dossier. Au sein des partis et formations politiques, le casting continue pour dénicher la perle rare. A Antananarivo, la guerre des dames se profile avec l’officialisation de la candidature de Lalao Ravalomanana.

Les grandes formations politiques sont en effervescence depuis que le compte à rebours des communales a été lancé. C’est la mouvance Ravalomanana qui a frappé le premier grand coup. « Si Dieu le veut, elle sera candidate, mais en aucun cas, je ne la force pour cela », a déclaré l’ancien président au sujet de son épouse. A un moment donné, la candidature de Tojo Ravalomanana, le cadet de l’ancienne famille présidentielle avait été discutée. Finalement, ce sera la matriarche qui va affronter d’autres candidates qui sont pressenties pour la course à la mairie d’Antananarivo. Les noms de Saraha Georget Rabeharisoa, Lalatiana Rakotondrazafy, Nina Rakotomanga, Lanto Rakotomanga sont évoqués avec insistance.

Le HVM, seul contre tous ?

Après avoir occupé le terrain par la pré-campagne largement diffusée par les médias publics, le parti au pouvoir HVM est éclipsé par le retour en force de l’opposition. « On s’attendait à ce que la bonne entente entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina se traduise par une alliance pour les élections communales mais il n’en fût rien. Cette situation va affaiblir le HVM puisque le Tim n’a rien à perdre, mais tout à gagner en préservant les mairies qu’il détient depuis 7 ans », analyse un politicien omniprésent depuis plusieurs les régimes.

L’adversaire à battre est sans doute le HVM. Le parti présidentiel de Rivo Rakotovao a eu une année de préparation pour gagner les communales avec la folle ambition de rafler un millier de communes sur les 1693. La méthode n’est pas très démocratique et elle n’est pas nouvelle : monopolisation de la télévision et de la radio nationales pour la propagande du parti, embrigadement de fonctionnaires, des objectifs politiques imposés aux représentants du pouvoir… La nouveauté qui a fait le chou gras des médias c’est l’enrôlement de sinistrés recevant de l’aide en échange d’une carte de parti.

Des élections communales à forts enjeux

L’Alliance d’Ambodivona est une force politique à ne pas minimiser, car elle regroupe plusieurs anciens candidats à la présidentielle autour de l’ancien président de Transition. Le MAPAR lui-même a repris des couleurs après la déconvenue sur les deux nominations de premier ministre et l’éviction de Christine Razanamahasoa de la présidence l’Assemblée nationale. Les partis Maitso de Saraha Georget Rabeharisoa, Malagasy Miara-Miainga de Ny Hajo Andrianainarivelo et Hiaraka Isika de Camille Vital ont toujours la côte. L’Alliance a dû mal à sélectionner des candidats tant les « volontaires » sont nombreux.

Les élections communales du 31 juillet 2015 ont plusieurs enjeux politiques importants. Elles donneront de la légitimité électorale au parti HVM qui n’a aucun député élu, rien que des transfuges pas toujours crédibles. Elles préparent déjà le terrain pour les présidentielles de 2018 pour toutes les formations en lice. Le régime Rajaonarimamianina compte aussi sur la proximité des maires pour mettre en œuvre sa politique de développement dont la réussite donnera une chance de rester au pouvoir. Quelque 114 communes ont été créées en 2015, portant le nombre de maires à 1693. De nouvelles mairies pourraient encore être rajoutées. Madagascar compte 74 communes urbaines. La ville qui fait le beau et le mauvais temps est unique et hors catégorie : Antananarivo.

A. Herizo