Conférence nationales : les résolutions remises au commanditaire

A la réception des résolutions de la conférence nationale des mains des « Raiamandreny mijoro », Andry Rajoelina s’est disculpé d’avoir commandité les résultats des travaux de commissions, notamment sur un fait qui le concerne. Le véritable enjeu de la conférence nationale a été de rabaisser l’âge requis pour être présidentiable à 35 ans. C’est fait.  « Ce qui a été décidé par la conférence nationale n’est pas fait pour un individu mais pour tous les malgaches », se défend Andry Rajoelina.

Le chef de l’autorité de fait botte en touche quand on lui demande ses réelles intentions avec cette Constitution sur mesure. Il affirme qu’il n’est pas encore question d’élection. « Mon devoir est de nous mener vers la 4ème république, clame Andry Rajoelina. Il y a eu une soif de changement chez le peuple ». Pour se justifier, il fait référence aux grands chantiers à réaliser dans le peu de temps qui reste à la transition avec le leitmotiv d’une campagne préélectorale : « nous allons faire en très peu de temps ce que les autres n’ont pas fait ».

Prudence sur le limogeage de tous les maires élus

Andry Rajoelina s’est montré très prudent sur la résolution inouïe de ses partisans voulant la tête des maires TIM en place et les remplacer par des PDS. Visiblement, la leçon de la dissolution du parlement qui a conforté la thèse du coup d’Etat en 2009 a été retenue. Le jeune chef de l’autorité rappelle qu’il a lui aussi été maire et comprend les réactions de ces élus. « Je sui prêt à prendre mes responsabilités dans l’application des résolutions de la conférence nationale », dit-il.

« Ce que nous faisons, c’est résoudre les problèmes et non pas en créer d’autres, nous allons voir comment on va procéder à la désignation de PDS » a prévenu Andry Rajoelina.  Dans la soirée du lundi 20 septembre, le conseil des ministres a décidé que les élections communales et municipales  auront lieu le 20 décembre 2010. Cette décision est mi-figue mi-raisin pour les partisans de la HAT. Les participants choisis pour cette conférence ont affiché clairement leur opinion politique en accueillant l’éviction des maires par des cris de joie.

« Le projet d’organiser une autre conférence nationale est une manœuvre pour dérouter les citoyens, avance Rajoelina. Nous avançons, une grande étape a été franchie par les « Raiamandreny mijoro » et la société civile, nous allons réaliser le programme électoral ». Le point de non retour est franchi. La gravité ou l’efficacité de cette stratégie dépend du fait que Andry Rajoelina sera ou non le président de la république qu’il est en train de monter de toute pièce.
 
Finir la transition coûte que coûte, Andry Rajoelina et la HAT ne pouvaient plus se permettre un ajournement de la conférence nationale. Un accord politique avec les trois mouvances s’éloigne de plus en plus, l’autorité de fait résolument décidé à se passer de l’inclusivité et de la consensualité exigées par la communauté internationale et renonce de facto à une reconnaissance immédiate de cette dernière.