mardi , 16 avril 2024
enfrit
Depuis que Leonardo Simao tient le même discours que Andry Rajoelina qui veut mener le pays en bateau pour atteindre la république qu’il s’est fabriquée, les autorités de fait voient enfin le bout du tunnel. La reconnaissance internationale est à portée de main. Le revirement de la médiation de la SADC intransigeant sur les putschs ou autre changement anticonstitutionnel de gouvernement jusque-là serait justifié par l’évolution du contexte politique national et international.

Crise malgache : la prétendue évolution de la perception de la communauté internationale

L’explication vient du camp des TGV et consorts. Les événements dans le Maghreb auraient ouvert les yeux à la communauté internationale qui a enfin compris qu’un peuple peut légitimement renverser un président. Avant ces mouvements populaires, ni le maire du Tunis, ni le maire du Caire ne s’est autoproclamé chef de l’Etat pour ensuite utiliser la foule pour renverser le régime. Contrairement à la Tunisie, le régime de transition à Madagascar a maitrisé et réprimé toute manifestation d’opposition à son autorité. Quoiqu’il en soit, la crise du Maghreb justifie a posteriori le renversement du dernier président légal de Madagascar.

L’autre explication du pouvoir TGV est que Madagascar a commencé le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Le référendum du 17 novembre 2010 a donc légalisé le pouvoir d’Andry Rajoelina et surtout rend celui-ci éligible en modifiant la Constitution à son image. Leonardo Simao tient donc compte de ce fait accompli unilatéral. Certes, il est difficile de voir un autre référendum constitutionnel issu d’une transition démocratique. Une sortie de crise est à envisager après deux ans de régime totalitaire qui n’est légal que par une loi signée de la main du chef de l’autorité. 

La voie pourrait être libre pour Andry Rajoelina. Ironie du sort, celui qui a renié les accords qu’il a signés à Maputo a accusé la communauté internationale de ne pas tenir parole. Il est en passe d’être reconnu et se voit doter d’un pouvoir plus grand que celui d’un président de la république. Finalement, le principe de l’Union Africaine de ne pas reconnaître toute utilisation de moyen démocratique pour légitimer un changement anticonstitutionnel de gouvernement est sur le point d’être oublié. 

Le revirement des africains serait un signe de victoire pour les putschistes malgaches qui ont su appâter des pays amis. L’autorité de fait a bénéficié d’une reconnaissance de facto. Au premier de ces intéressés, la France ne cache pas son jeu. L’omniprésence française a des allures de coopération décentralisée, faute de pouvoir faire plus. Le forcing de Simao à accoucher d’une feuille de route sans un consensus en rendant auxiliaire l’inclusivité permet à la SADC et à l’UA de sauver la face.

Pourquoi un tel empressement à en finir avec la transition unilatérale. Le pouvoir de chef d’Etat du maire d’Antananarivo qui a été validé sans la moindre contrainte et en toute liberté par la HCC, dans le cas où une épidémie de perte de mémoire a frappé le pays, ne dure que 24 mois. A priori donc, Andry Rajoelina n’a pas été capable de mettre en place une 4ème république démocratique et ses instituions. Il devrait quitter le pouvoir le 22 mars 2011. Entretemps, le jeune TGV a régné sans partage instaurant une constitution de transition sous forme d’une simple ordonnance et faisant valider son pouvoir de transition sans limitation de temps.