jeudi , 28 mars 2024
enfrit
C'était il y a un an. Les deux Présidents de Madagascar, l'ancien et le nouveau, s'envolaient à nouveau pour Dakar pour un deuxième tour de négociation, surnommé "Dakar II".

Dakar II: C’était il y a un an

On se souvient de la forte tension qui régnait à ce moment là. Parmi les partisans de Marc Ravalomanana, beaucoup auraient souhaité que ce dernier n’y participe même pas. L’OUA et la France était vue comme trop partisanes pour pouvoir organiser des négociations véritables.


Pour ma part, j’avais salué la finesse de la stratégie de Marc Ravalomanana. En effet, afin d’arriver à cette rencontre en position de force, il avait pris soin de démontrer au monde l’aspect légal (via la décision de la HCC du 29 avril) et légitime (via l’avancée militaire sur le terrain) de son pouvoir.


Marc Ravalomanana était donc parti à Dakar en vainqueur. La suite vous la connaissez maintenant. En rentrant, Marc Ravalomanana a été accueilli en héros: « Je vous ai promis de défendre notre souveraineté, et nous avons juré confiance mutuelle ». Et même si la situation, avec le discours agressif de Didier Ratsiraka à son retour, a pu nous faire craindre le pire, on peut aujourd’hui se réjouir d’une sortie honorable de la crise de 2002.


Un an après, le nouveau pouvoir peut afficher quelques réalisations tangibles sur le terrain alors que la vie économique reprend lentement le dessus. Pourtant, sur le plan politique, plusieurs dossiers importants ne sont pas encore réglés: les manifestants de l’opposition continuent de jouer le clivage des régions, le sort de Didier Ratsiraka n’est pas encore réglé.


Plus grave peut-être, le parti du Président même, après un an d’existence, n’a pas atteint un degré de maturité suffisante pour servir de véritable relais et de base de réflexion au nouveau pouvoir. Ainsi, les amis les plus proches du nouveau Président s’inquiètent même de voir de nombreuses figures connues de l’ancien régime renforcer leur présence dans les postes clés du nouveau pouvoir.