vendredi , 29 mars 2024
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Il y a 5 ans, c’était encore inimaginable, à cause de la réforme constitutionnelle interdisant les citoyens ayant la double nationalité de se porter candidat à l’élection présidentielle. Depuis, l’article a été modifié dans le but de permettre à Andry Rajoelina de rester au pouvoir au même titre que l’abaissement du critère d’âge qui a été un sacrilège sur le plan culturel. En 2013, les candidats français sont plusieurs même si Paris n’a pas encore désigné son poulain après le forfait de son favori.

Et si le prochain président de Madagascar était un français ou une française ?

Andry Rajoelina est évidemment le plus français des malgaches. C’est le retour assuré aux affaires pour le contrôle politique de Madagascar par l’ancienne puissance coloniale. Déjà en 2009, une grande multinationale française habituée de faire tomber les présidents en Afrique l’aurait soutenu pour renverser le régime démocratiquement élu. Favori et « chouchou » de l’Elysée du temps de Nicolas Sarkozy, le jeune putschiste a été prié par Laurent Fabius de passer le tour en 2013. Le TGV promet un retour en force en 2018 !

En attendant, les prétendants candidats de la France se bousculent pour avoir les faveurs de Paris qui seraient presque une garantie pour se faire élire. Tantely Andrianarivo serait parmi les mieux placés. L’ancien premier ministre de Didier Ratsiraka, ancien centralien, est réputé être l’un des meilleurs technocrates de Madagascar. Seulement, il a besoin d’une amnistie alors que certains groupements politiques militent pour la disqualification des futurs amnistiés. Son état de santé est aussi un handicap pour sa candidature.

Il y a un autre français peu connu du grand public malgré sa revendication du statut de cousin de… Francisque Ravony, ancien premier ministre et français. Il s’agit de Roland Jules Etienne qui a déjà lancé sa machine électorale depuis 2009. L’ambition présidentielle, on peut en effet l’avoir en étant premier ministre dont la majorité de ceux qui ont gouverné Madagascar sont… français. Le général Albert Camille Vital serait candidat. N’ayant pas de parti, il devrait être proposé par une formation proche de la mouvance Rajoelina si ce n’est au coeur de celle-ci. Gare à la dictature militarocivile !

On l’a peut-être oublié mais Eugène Mangalaza était premier ministre durant la transition avant que Andry Rajoelina ne revienne sur sa politique unilatérale. Le professeur affiche son ambition de revenir prendre le pouvoir par les urnes. Elle n’était que ministre, mais son défunt mari était bien l’un des premiers ministres français de Madagascar. Yvette Sylla, veuve de Jacques Sylla et pressentie candidate à l’élection présidentielle.

D’autres candidats de France sont attendus, à commencer par Patrick Raharimanana qui connait très bien les rouages des élections à Madagascar, ayant été membre du Comité national d’observation des élections. Etabli en France et travaillant comme consultant et coach d’entreprise après avoir été concessionnaire automobile, l’homme lance une campagne à la Obama avec son slogan « Vitantsika io ». Professeur de gestion et d’économie dans un lycée de Toulouse, Jacques Rabemaharo se voit aussi président de Madagascar !

Parmi les autres candidats déclarés, certains ont déjà préparé le terrain en France. C’est le cas de Saraha Georget Rabeharisoa, la présidente du parti Vert malgache dont la candidature attire pas mal de sympathie du côté de l’Hexagone. Elle a eu le courage de démissionner du Conseil Supérieur de la Transition dénonçant la violation répétée de la feuille de route. Ce n’est pas le cas de Roland Ratsiraka, lui aussi un temps très critique avant de rentrer dans les rangs. Le neveu de l’Amiral a des appuis en France sans avoir besoin d’un passeport français.