jeudi , 25 avril 2024
enfrit
L’opposition contre l’autorité de facto est menée de front par l’ancien président Albert Zafy. Dans un mouvement dénommé « rodobe », le professeur réclame plus que jamais la mise en place d’une transition démocratique, estimant que le mandat de la HAT est périmé. Il se heurte à une force de répression menée par le général Richard Ravalomanana, l’homme fort du régime en place.

Gal Ravalomanana vs Pr Zafy : la force contre l’esprit

Signe de l’absence de la démocratie à Madagascar durant la transition, l’opposition est réprimée et toujours critiquée par l’autorité en place. Les trois mouvances qui se sont ralliées pour contrer l’unilatérisme du chef de la HAT en font les frais. En ce mois de mai 2011, elles se sont mobilisées pour manifester dans les lieux publics afin de contester le pouvoir omnipotent et « périmé » de Andry Rajoelina. Le mouvement « rodobe » ou grande marche est menée par Albert Zafy qui n’est pas un novice en la matière. Dans l’entourage du professeur, on ne fait pas de mystère quant à l’objectif : « que Rajoelina démissionne ».

L’ancien président Albert Zafy estime avoir été personnellement attaquée par les forces de l’ordre de la HAT. Son véhicule a été atteint par une grenade lacrymogène alors qu’il s’apprêtait à sortir pour aller s’adresser aux militants. Il a été très critique contre l’Emmo Reg du général Richard Ravalomanana, estimant que les règles du maintien de l’ordre comme la sommation et la distance entre les forces et les militants n’ont pas été respectées. « Ce sont des éléments qui ne connaissent pas leur métier, on les envoie sur le terrain avec comme seul ordre : attaquer », se plaint Albert Zafy. Le professeur réfléchit sur l’éventualité de porter plainte contre les chefs de cette forces de répression.

En attendant, le « rodobe » veut manifester devant les domiciles des deux responsables de l’Emmo Reg, à savoir le Général Richard Ravalomanana et Lt colonel Andry Rakotondrazaka. « Ce qu’ils font dans cette répression est totalement injuste », a déclaré le professeur Zafy. Les militants sont aussi appelés à manifester devant chez Raharinaivo Andrianantoandro. « Il a dit qu’ils n’allaient pas partir mais ceux qui veulent entrer entrent, il constitue donc un blocage », s’est justifié l’ancien président.

L’Emmo Reg du général de la HAT a arrêté neuf manifestants tous jetés en prison. Blocage de la circulation, vandalisme d’un jardin public, provocation des forces de l’ordre, tels sont les délits qu’ils ont commis. Ils croupissent dans la maison d’arrêt d’Antanimora en attendant leur jugement début juillet. Le chef de l’Emmo Reg se défend d’avoir fait de nouveaux prisonniers politiques, estimant que les politiciens meneurs n’ont pas été arrêtés contrairement à ceux qui ont commis des délits.

Le Général Richard Ravalomanana a mis en garde les gardes du corps de l’ancien président Zafy de ne pas venir accompagner ce dernier sur les lieux de manifestations. Comme à l’accoutumé, il brandit la loi, rappelant que les militaires ne doivent pas prendre part à une manifestation politique est risquent des jours d’arrêt. Pis, l’Emmo Reg pourrait utiliser les armes à feu estimant que la présence de ses gardes du corps supposés être armés transforme la manifestation menée par Albert Zafy.

« Le rodobe n’est pas seulement une grande marche dans la rue, c’est tout un programme », clarifie Joseph Ramiandrisoa de la mouvance Zafy.  Les négociations et la médiation sont toujours d’actualité. Par ailleurs, les trois mouvances ont atteint leur but après que le SADC a décidé de convoquer une réunion entre les parties à Gaborone et n’a pas entériné la feuille de route qui donne un « pouvoir royal » à Rajoelina.

Le TGV et ses alliés essaient de faire croire que la SADC a accepté la feuille de route et veut la formaliser en invitant les onze forces politiques qui l’ont paraphée. L’autorité de fait refuse de renégocier un document qui lui est totalement favorable et veut que les trois mouvances se soumettent. Le général Richard Ravalomanana et ses hommes y veillent. Maintien de l’ordre ou maintien au pouvoir, il n’y a plus de différence.