vendredi , 19 avril 2024
enfrit
Le compromis du chef de l’autorité qui veut bien se débarrasser des dernières influences du parti TIM et limoger les maires en place comme l’ont demandé ses partisans lors de la conférence nationale ne réjouissent pas les élus concernés. La stratégie populiste revendique une démocratie populaire mais devient de plus en plus totalitaire. Les résolutions des conférenciers TGV sont au-dessus de la loi.

Haro sur une élection communale illégale, les maires protestent

Les maires ne sont pas contents et le font savoir. L’association des maires de la région Analamanga est montée au créneau pour dénoncer la manœuvre politique de la HAT et des TGV. Déjà, elle dénonce l’éviction des maires élus à un an du terme de leur mandat. Aucun texte légal ne permet à l’exécutif, même quand il s’agit d’un président de la république élu, d’organiser des élections communales anticipées comme bon lui semble. Les maires TIM hésitent à participer à des élections que le parti ne va pas reconnaître. S’ils s’abstiennent, ils donnent la voie libre au TGV et manque une occasion de mettre en avant la base électorale des partisans du président Marc Ravalomanana.

Comme la HAT s’embourbe dans une situation de non droit, une énième entorse à la loi n’est pas une véritable surprise. Le chef de l’autorité de fait suit aveuglement ses partisans qui veulent la place et la tête des maires. Andry Rajoelina essaie de trouver un argument légal loin d’être convaincant. Même son ministre de la Décentralisation ne peut que constater  le non respect des textes en vigueur par l’ordonnance de la HAT. Aucune ne disposition légale n’autorise en effet le limogeage des maires qui sont candidats à leur propre succession et leur remplacement par un président de délégation spéciale.

Légalement donc, les maires que la HAT veut limoger devraient prendre une disponibilité durant la campagne électorale s’ils veulent se porter candidats aux élections. Andry Rajoelina tient à ne pas perdre la face devant ses partisans de la conférence nationale et ajoute cet artifice illégal dans une ordonnance déjà controversée. Même si à l’origine, la violation de la loi provient d’une décision intéressée d’un ou deux milliers partisans du pouvoir ne place, c’est Andry Rajoelina qui commet la faute en légiférant par ordonnance sur une mesure purement politique.

La HAT n’est pas à son premier acte anti-démocratique. Les Raiamandreny Mijoro, les membres de la HAT, les alliés politiques volent au secours de Andry Rajoelina pour louer un compromis aussi illégal qu’il soit. « Les participants à la conférence nationale ont voulu le remplacement des maires par des PDS mais le président de la HAT a décidé qu’une élection communale va avoir lieu le 20 décembre », « pour montrer sa neutralité, la HAT ne va pas désigner les PDS mais redonne le choix au peuple de remplacer leur maire ».

Pour un maire élu devenu par un changement anti-constitutionnel de gouvernement le chef suprême de l’autorité et de l’Etat, Andry Rajoelina a dû prendre une décision délicate qui concerne ses semblables. Si les TGV et autres partisans de la HAT ont demandé la tête des maires lors de la conférence nationale, c’est celui qui a été élu maire d’Antananarivo qui a signé l’ordonnance en sa qualité de chef de l’autorité de fait. Ce qui est sûr c’est que Andry Rajoelina ne sera pas candidat à la mairie d’Antananarivo !