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Hery Rajaonarimampianina: « je suis convaincu que tout le monde a tiré une leçon de ces épreuves »
Le président Hery Rajaonarimampianina prononçant un discours de vœux à la nation, le 30 décembre 2015 au palais d'Etat d'Iavoloha. (Ph. Prm)

Hery Rajaonarimampianina: « je suis convaincu que tout le monde a tiré une leçon de ces épreuves »

C’est un tout petit bilan, sur la forme et sur le fond, que le président Hery Rajaonarimampianina a présenté aux malgaches en marge des traditionnels vœux de fin d’année. 2015 aura été selon lui une année jalonnée d’épreuves, mais qui a vu le pouvoir en place semer les grains d’un nouveau développement dont l’évolution donne de l’espoir au pays.

Il était hors de question pour le président de la République de terminer l’année par un discours morose et déprimant à l’instar d’une situation difficile mais pas aussi catastrophique qu’elle aurait pu être. Tout avait pourtant commencé par deux catastrophes naturelles qui ont frappé le pays, l’inondation dans certaines zones et la sécheresse dans d’autres. La faim sans que le mot « kere » ou famine n’ait jamais été admis a provoqué la migration de populations. « Ces catastrophes ont eu un impact sur les familles et sur l’ensemble du pays, car elles ont des conséquences sur le produit intérieur brut, elles réduisent les moyens de l’Etat pour améliorer la gouvernance », a déclaré le président.

Hery Rajaonarimampianina a évoqué une année 2015 durant laquelle le régime a traversé des épreuves sur le plan politique. « On se souvient de la tentative des députés pour destituer le président de la République de ses fonctions, de leur volonté de renverser le gouvernement », a-t-il déclaré. Il a souligné la victoire du pragmatisme et de la réflexion qui ont rappelé que le pays a besoin d’une stabilité politique afin de redresser les effets d’une crise qui l’a mis au fond du gouffre. « Je suis convaincu que tout le monde a tiré une leçon de ces épreuves, que ce soit les citoyens et surtout les politiciens. J’espère que tous sont conscients que l’intérêt commun des malgaches et le caractère sacré de la nation qui sont au-dessus de tout ».

Le chef de l’Etat estime que les grandes institutions du pays sont au complet puisque les élections communales a permis la tenue des élections sénatoriales. La Haute Cour de Justice, selon des dispositions constitutionnelles, aurait dû être créée le 25 janvier 2015 au risque d’entrainer la destitution du chef de l’Etat. Elle n’est pas encore là, contrairement au président Hery Rajaonarimampianina. Ce dernier martèle pourtant que « l’on ne devrait pas jouer avec le haut intérêt de l’Etat et le peuple à travers des calculs politiques ». Une pique qui s’adresse à son propre parti tout comme à ses opposants. En attendant, les sénateurs sont élus sans avoir les votes des représentants des provinces ni des régions.

Sur les plans économique et du développement, le président « ose affirmer que de grandes étapes ont été franchies en dépit des difficultés ». En 2015, Madagascar a pu renouer ses relations avec le reste du monde. « Nous n’avons pas besoin de simples relations. Nous avons besoin que ces relations deviennent des partenariats et des projets économiques continus et sérieux ». Lancé dans ses métaphores liées à l’agriculture, Hery Rajaonarimampianina estime que le pays continue à semer, ce qui a été semé a germé et l’espoir ne fait que pousser.

Le locataire d’Iavoloha dresse un bilan des acquis au cours de l’année : la plupart des secteurs de gouvernance et de production ont été financés. L’Etat a reçu des aides. Il a contracté des partenariats avec le secteur privé. Il y aussi des emprunts qui nécessitent de la prudence et du sérieux dans leur gestion… Selon le président, dans les prochains mois qui viennent, l’objectif est d’améliorer l’environnement des affaires et l’administration afin d’attirer les investisseurs et valoriser nos richesses. C’est par ce moyen que l’on va augmenter les revenus des ménages et créer des emplois, affirme-t-il. « C’est par le travail et la patience, en non pas le miracle, que tout cela se réalisera ». 2016 est attendue comme l’année du vrai départ pour un président qui arrivera bientôt à mi-mandat.

Recueillis par A. Herizo