mercredi , 24 avril 2024
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Le premier responsable de l'administration de la province de Toamasina occupe officiellement son poste, et Ravalomanana continue à prêcher le "développement rapide" du pays.

Installation officielle du PDS de Toamasina

La crise malgache fait désormais partie du passé. Marc Ravalomanana, le président malgache, qui y a été considéré comme « persona non gratta », a foulé vendredi 16 août le sol de Toamasina, la ville portuaire de l’Est, une ville considérée, au moment fort de la crise, comme le fief politique et ethnique de son rival, l’amiral Ratsiraka. Ravalomanana a été cependant accueilli dans la liesse populaire par une foule épuisée par plusieurs mois de crise politique et d’isolement économique, quand l’ancien dictateur a choisi de s’y retrancher, avant, finalement, de partir en France, à la suite de sa défaite.

La présence de Ravalomanana à Toamasina correspondait, après six mois de crise, à l’installation officielle du président de délégation spéciale (PDS) de la province, Tsizaraina Emile, qui y sera le premier responsable de l’administration.

« Durant toute ma vie, je me consacrerai au développement de Madagascar », s’est exprimé Ravalomanana, au cours de la cérémonie officielle. Il a saisi l’occasion pour rappeler, comme il aime à le faire, les grands principes qui vont régir les cinq années de son mandat. D’abord, une priorité à la construction de routes. Le président malgache a, à juste titre, rappelé que 33% seulement du patrimoine routier de la Grande Ile sont fonctionnels. « Pas de développement sans routes » a-t-il conclu.

Il a tenu à justifier la nécessité d’intenses travaux dans ce domaine, alors qu’à Antananarivo, la menace de destruction de lieu d’habitation plane sur des familles installées sur la tracée d’une nouvelle route dont les travaux vont bientôt démarrer. Raison pour laquelle Marc Ravalomanana a insisté sur l’indispensable indemnisation des principales « victimes » de ses innovations.

Le président malgache a, ensuite, mis l’accent sur l’inéluctable lutte contre la corruption. C’est en vue, dit-il, d’une meilleure gouvernance.

Ainsi, Tsizaraina Emile, parmi les sympathisants de l’ancien président, Didier Ratsiraka, au nom de la « réconciliation nationale » occupe le poste du président de délégation spéciale, en remplacement de l’ancien gouverneur Lahady Samuël. Ce dernier, on le sait, est l’un des personnages clés pro-Ratsiraka de la récente crise malgache.

C’est au cours de la période de campagne électorale de décembre 2001 que Ravalomanana a mis le pied, pour la dernière fois, à Toamasina. Déjà, à cette époque, les partisans de Didier Ratsiraka avaient tenté de lui interdire l’atterrissage sur la ville. Un bras de fer qui aura duré six mois, mais dont le dénouement a ravi la majorité des Malgaches qui, visiblement, aspirent à la paix et au développement.