jeudi , 25 avril 2024
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La mise en place du Conseil national de réconciliation piétine
A Madagascar, plusieurs tentatives de réconcilier les principaux acteurs politiques ont échoué.

La mise en place du Conseil national de réconciliation piétine

Prévue depuis la signature d’une Feuille de route de sortie de crise, en 2011, la mise en place du Conseil national de réconciliation a pris plus de temps que prévu. Le recrutement de nouveaux membres de cette institution est en cours actuellement. Mais la démarche suscite déjà la défiance à différents niveaux.

Un comité restreint a été créé afin de se pencher sur le recrutement des membres du Conseil pour la réconciliation. Mais des opposants subodorent la volonté de l’Exécutif malgache actuel de peser lourd dans la balance.

En matière de réconciliation nationale, à la suite des crises politiques qui ont miné la Grande Ile, au cours des dernières années, le pays est resté au niveau des bisbilles institutionnelles. Les véritables discussions de fond n’ont jamais été entamées, alors que la situation politique est loin d’un réel apaisement, avec des alliances qui se font et se défont, et un certain refus de dialogue de part et d’autre.

Le Conseil national de réconciliation est pourtant censé étudier certains points évoqués à maintes reprises par les acteurs politiques, notamment les indemnisations des « victimes » des crises politiques récentes, et une amnistie éventuelle des condamnés pour des faits liés aux événements politiques des dernières années.

En fin 2016, une loi sur la réconciliation nationale a été adoptée par les parlementaires malgaches mais elle est loin de faire l’unanimité. « Ce n’est pas la loi récemment adoptée qui va apporter l’apaisement souhaité par les acteurs politiques », a confié un membre de la Société civile malgache, persuadé qu’il va falloir une vraie table-rase sur la question de la réconciliation nationale si on souhaite réellement avancer. « La véritable motivation doit être celle qui permettra de mettre un terme aux crises cycliques qui détruisent le tissu socioéconomique du pays », note-t-il.

A un peu plus d’un an d’une nouvelle élection présidentielle, qui risque de nouveau de déclencher une nouvelle crise, les autorités affichent une volonté d’y aller de l’avant, mais tous les acteurs politiques ne sont pas rassurés, faute de dialogue.