mercredi , 24 avril 2024
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La réconciliation nationale aux oubliettes

Les partis et les leaders politiques ont cessé d’évoquer au cours des derniers temps l’avancée du processus de réconciliation nationale dans la Grande Ile. Ceux qui l’ont évoqué ont pratiquement tous reconnu, d’une façon ou d’une autre, que la démarche est en panne.

Au cours de sa récente intervention télévisée, le soir du 27 janvier, afin de marquer les deux années qu’il a passées au pouvoir, Hery Rajaonarimampianina s’est limité à constater que le processus se poursuit. Le président malgache n’a pas souhaité entrer dans les détails. Tout le monde sait cependant que les résolutions concernant la dernière réunion initiée par les chefs d’églises du FFKM, concernant la réconciliation nationale, sont laissées lettres mortes. De même, le Conseil national pour la réconciliation, une institution prévue par la Feuille de route de sortie de crise signée en 2011, n’est plus en mesure de prendre des décisions importantes, en attendant une nouvelle restructuration nécessaire.

Les autres acteurs politiques malgaches voient ainsi de diverses façons l’évolution du processus de réconciliation nationale. L’ancien président Marc Ravalomanana devait rappeler, en marge de la commémoration des événements du 26 janvier 2009 que, conformément à la Feuille de route, il est temps de penser à l’indemnisation des victimes de la crise dans le cadre du processus de compensation et de réconciliation nationale dans le pays. Pourtant, pour le moment, les autorités préfèrent éluder la question.

De son côté, l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina, récemment de passage dans la Grande Ile, n’a pipé mot du processus de réconciliation nationale. Au cours d’une cérémonie de présentation de vœux de nouvel an avec ses sympathisants, il a préféré mettre l’accent sur son désir de reconquérir le pouvoir dans les prochaines années. Pour lui, la question relevant de la réconciliation nationale n’est pas une priorité.

Le processus a visiblement du plomb dans l’aile, alors que depuis les élections de fin 2013 divers acteurs politiques l’ont soulevé tandis qu’une frange des partenaires étrangers de Madagascar en a fait une des conditions essentielles pour la reprise effective des aides internationales.