vendredi , 29 mars 2024
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La SADC va organiser une rencontre entre les deux protagonistes principaux à l’origine de la crise politique malgache pour débloquer la situation. Marc Ravalomanana en a fait la demande. Andry Rajoelina de plus en plus acculé à jeté du lest et accepte de rencontrer celui qu’il a renversé par un coup d’Etat en 2009. L’organisation régionale va remettre Joaquim Chissano en selle pour conduire la médiation.

La SADC redonne la clé de la sortie de crise à Rajoelina et Ravalomanana

Ce sera la 5ème rencontre entre le président en exil Marc Ravalomanana et celui qui l’a évincé du pouvoir par un coup d’Etat militaro-civil. Après l’échec des quatre premières, un tel rendez-vous a été de nouveau envisagé après que l’application de la feuille de route de sortie de crise et la transition consensuelle s’est avérée caduque à cause d’un profond désaccord politique.

Si le consensus fragile est remis en cause, l’organisation d’une élection libre, démocratique et acceptée par tous s’éloigne encore plus malgré la porte laissée ouverte par la Commission électorale qui laisse croire à la HAT que des scrutins sont possibles en 2012. La SADC veut recentrer le problème dans le domaine politique et cherche à obtenir un accord entre les protagonistes.

De la rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, la SADC peut avoir une garantie pour que la feuille de route soit appliquée dans son intégralité.  Il reste encore la question de la participation de la troisième mouvance Zafy dans les institutions de la transition. Cette dernière a elle aussi réclamé une rencontre au sommet entre les chefs de file.

Le TGV et la mouvance Rajoelina sont dans l’expectative, crispés à chaque fois que leur chef de file doit faire face à une rencontre au sommet. Le moment n’est pas aux déclarations. L’on s’en tient au propos du président de la transition qui s’est dit « prêt à rencontrer Marc Ravalomanana si cela permet de sortir de la crise et apporter de l’apaisement ». Ce qui est une porte de sortie, car il suffira de dire une nouvelle fois que l’autre camp a fait des revendications qui ne sont pas bien pour le pays.

Dans le rang de la mouvance Ravalomanana, on se félicite d’avoir été entendue.  Le président du Congrès de la Transition affirme que la rencontre au sommet est la seule solution, car il réunit les deux protagonistes principaux à l’origine de la crise politique. L’objectif reste le même, l’amnistie politique et le retour au pays du président Ravalomanana pour se présenter à l’élection présidentielle.

Dans le rang des militants, on reste sceptique, craignant un autre volt-face du chef de la transition après un engagement devant les médiateurs. Jean Louis Rakotoamboa n’espère pas beaucoup de la rencontre Rajoelina – Ravalomanana, rappelant que le chef de la HAT n’est pas du genre à respecter ses engagements par le passé. Il estime que la solution pour la sortie de crise et l’éviction de Andry Rajoelina de la présidence de la transition pour que les malgaches puissent faire ensemble une refondation de la République.

Ce qui va changer dans les prochaines semaines, c’est le retour de Joaquim Chissano en tant que médiateur dans la crise malgache.  Cette mesure ne relève que de l’alternance, mais elle pourrait mettre entre parenthèses la feuille de route qui ne peut fonctionner sans un véritable accord politique entre les protagonistes.

Les échecs d’illustres médiateurs comme Trebilé Dramé, Amara Essy, Jean Ping, Leonardo Simao et Marius Fransman, ont permis à l’Afrique et au monde de découvrir la nature des malgaches qui n’ont pas besoin d’être en guerre pour être en conflit. 

Après avoir constaté l’impuissance de la SADC, UA, ONU, OIF, GIC ou Groupe international de contact, la médiation malgacho-malgache est à nouveau d’actualité. Le problème de légitimité et d’efficacité des médiateurs n’est pas pour autant  résolu.