mardi , 23 avril 2024
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L'autorité sud-africaine aurait adressé une invitation aux représentants de l'armée malgache pour assister à la rencontre des mouvances politiques malgaches à Pretoria. A Antananarivo, les militaires ont écarté l'éventualité d'une participation à la réunion, au nom de la "neutralité politique" de l'armée.

L’armée des mutins tente de défendre sa « neutralité »

La plupart des militaires qui entourent actuellement Andry Rajoelina étaient des mutins en mars 2009. Ils ont pris part activement, armes à la main, au coup d’Etat qui a débouché sur le départ forcé en exil de Marc Ravalomanana.

L’armée n’a jamais été neutre depuis le début de la crise malgache. Et pour preuve, le 16 mars 2009, quelque 200 militaires ont pris d’assaut le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. Le lendemain, ce sont également des militaires qui ont désigné Andry Rajoelina comme président de la Transition à Madagascar.

Il est difficile, aujourd’hui, pour l’armée des mutins d’afficher une véritable neutralité. Les militaires étaient sans doute l’unique entité qui n’a pas interpellé sérieusement Andry Rajoelina, face à la situation de blocage. Conscients de la gravité de la situation, après 16 mois de crise, ils sont enfin sortis, timidement, de leur silence en début avril. Les chefs militaires ont démandé à Andry Rajoelina de publier une feuille de route de sortie de crise. Cette première « interpellation » est pourtant en suspens, en raison de la reprise des négociations entre les mouvances politiques.

Depuis le début de la crise, l’armée malgache est profondément divisée. C’est pourtant l’armée des mutins qui a pris position derrière Andry Rajoelina qui a triomphé de cette bataille sans un seul coup de feu. Si Andry Rajoelina est jusqu’à présent le président de la Haute Autorité de la Transition, avec un bilan plus que médiocre, c’est bien grâce à cette armée là. Et seulement grâce à elle. Dans les rues, pas grand monde n’a plus besoin de ce « président » survenu de nulle part.